Japon : spectaculaire résultat des communistes
Aux élections sénatoriales du 21
juillet, les communistes japonais ont
obtenu leur meilleurs résultats depuis 1998 en doublant quasiment leur
représentation à la Chambre Haute.
De 6 sièges précédemment, les élus du PCJ passent à 11
avec une moyenne de près de 11% des suffrages sur l’ensemble du
pays.
Cette victoire confirme les très bons résultats obtenus en juin aux élections pour le Conseil de métropole de Tokyo où, avec plus de 13%, les communistes japonais sont passés de 8 à 17 sièges.
"C’est la marque évidente de l’influence croissante du Parti Communiste Japonais dans les plus grandes villes du pays" commente le grand quotidien de référence "Asahi Shimbun".
A Tokyo, c’est une femme de 30 ans,
Yoshiko Kira qui sera la première à représenter le PCJ depuis 12
ans.
A
Osaka, Kotaro Tatsumi , 36 ans.
A
Kyoto, le PCJ gagne pour la première fois depuis 15 ans un siège de
sénateur.
Au grand dam du "Wall Street Journal" et dans le silence gêné des "grands" médias français qui n’en ont pipé mot, le Parti Communiste Japonais défie tous les « déclinologues » qui n’ont cessé de prédire son inéluctable fin. Le PCJ a"résisté lors des législatives de 2012, conquis aux élections municipales de Tokyo en avril et vient de triompher lors de ces sénatoriales".
Ces élections sénatoriales ont donc
japonaises ont donc été marqué par trois faits:
- la
victoire écrasante du Parti Libéral-Démocrate (PLD) de Shinzo Abe, (115 sièges
sur 242 que compte le Sénat :+ 65 sièges ). C’est le parti des monopoles
(keiretsu)
japonais et du national-militarisme revanchard.
- la
déroute du Parti Démocrate, sanctionné pour sa convergence de
vues avec le PLD sur les questions essentielles, notamment la politique
économique. Il ne conserve que 59 sièges ( dont aucun à Tokyo!)
- la
percée spectaculaire du Parti Communiste du Japon. Les
instituts de sondage annonçaient un résultat autour de 5-6% pour les
communistes. Ils
gagnent près d’1,5 million de voix et doublent leur
représentation.
Ces résultats spectaculaires ont plusieurs causes: une campagne atypique de masse qui a utilisé tous les moyens modernes de communication notamment internet et les réseaux sociaux. Et en même temps une ligne de lutte de masse contre le consensus sur le capitalisme entre Parti Démocrate et Parti Libéral Démocrate.
Le PCJ a mené une
campagne active contre la hausse de la TVA, la casse de la protection du
travail pour les travailleurs ; les cadeaux fiscaux et les investissements
favorables au capital, l’injection d’agent public et la baisse du taux
d’intérêt pour les entreprises.
Il a également mené campagne
contre le Traité de libre-échange (dit trans-pacifique) avec les
États-Unis, contre
la ligne atlantiste du gouvernement ainsi que contre son nationalisme
revanchard, contre les propositions de révision militariste de la
constitution, enfin contre la relance de la politique
énergétique donnant la priorité au nucléaire.
Parallèlement, les
militants du PCJ ont été particulièrement actifs partout dans l’aide aux sinistrés et aux victimes du tsunami et de
Fukushima
Au cours des dernières de semaine de campagne, le PCJ a notamment
mis en avant la lutte contre les « entreprises noires
», des entreprises qui sur-exploitent leurs employés, sans
nécessairement les payer plus, mais les tuent à la tâche : les "kairoshi".
Le
Parti Communiste a demandé à ce que ces entreprises soient lourdement
sanctionnées et menacées de fermeture
Cette ligne de combat anticapitaliste résolue est portée par une organisation communiste de masse de 400 000 militants et un quotidien, "Akahata" ("le Drapeau Rouge") qui vend 1 700 000 exemplaires de son édition dominicale.
Déplumons le Coucou et sortons de la matrice
Pour rappel, ce blog est eurasiste et considère les Balkans comme un pont eurasiste entre l'Europe et l'Asie.
C'est-à-dire que nous réprouvons le phagocytage des Balkans tel qu'il a été opéré par l'UE, de même que s'il avait été le fait d'une autre entité prédatrice.
Notre ligne est donc fondamentalement différente du "Coucou des Balkans" et d'autres magazines non ou peu indépendants, facilement reconnaissables par les "leçons" patriarcales qu'ils n'ont de cesse de nous donner sur les Balkans.
Pas de leçons à recevoir, nous choisissons l'autonomie. L'autonomie n'est pas l'autarcie ni le repli sur soi. L'autonomie est la volonté de se recréer une marge de manoeuvre qui a été perdue.
La différence qui nous caractérise avec les autres publications est également le fait d'avoir une stratégie. En revanche le Coucou n'a que des leçons à donner, cela même lorsqu'il critique le néo-libéralisme dans certains nombres d'articles. Ces critiques sont molles parce qu'elles ne proposent rien en échange. Elles sont en quelque sorte de la poudre aux yeux puisqu'après les avoir lues et approuvées, on n'a pas avancé d'un millimètre.
A la différence du "Coucou" nous avons cherché un antidote au fil des ans, maintenant nous avons l'ébauche d'une stratégie.