„Optužujete me da sam učestvovala u ubistvu generala? Moj odgovor na te tvrdnje bio bi potvrdan da sam bila u Monmartru kada su dotični hteli da se puca na ljude. Lično ne bih oklevala ni časa da pucam na one koji su izdali takva naređenja. Ali ne razumem zašto su ubijeni kada su svejedno bili zarobljeni. Takav postupak smatram krajnjim kukavičlukom.
VIe Conseil de guerre (séant a Versailles)
Présidence de M. DELAPORTE, colonel du 12eme chasseurs a cheval.
Audience du 16 décembre 1871.
".... En conséquence, notre avis
est qu'il y a lieu de mettre Louise Michel en jugement pour:
1-
Attentat ayant pour but de changer le gouvernement;
2- Attentat ayant pour but d'exciter à la guerre civile en portant les citoyens
à s'armer les uns contre les autres;
3- Pour avoir, dans un mouvement insurrectionnel, porté des armes apparentes et
un uniforme militaire, et fait usage de ces armes;
4- Faux en écriture privée par supposition de personne;
5- Usage d'une pièce fausse;
6- Complicité par provocation et machination d'assassinat des personnes
retenues soit-disant comme otages par la commune;
7- Complicité d'arrestations illégales, suivies de tortures corporelles et de
morts, en assistant avec connaissance les auteurs de l'action dans les faits
qui l'ont consommée;
Crimes prévus par les articles 87,91,150,151,159,59,60,302,341,344 du code pénal et 5 de la loi du 24 mai 1834.
M. le président : Vous avez entendus les faits dont on vous accuse; qu'avez-vous à dire pour votre défense?
L'accusée : Je ne veux pas me défendre, je ne veux pas être défendues ; j'appartiens toute entière à la révolution sociale, et je déclare accepeter la responsabilité de mes actes. Je l'accepte tout entière et sans restriction. Vous me reprochez d'avoir participé à l'assassinat des généraux? A cela je répondrais oui si je m'étais trouvée à Montmartre quand ils ont voulu faire tirer sur le peuple; je n'aurai pas hésité à faire tirer moi-même sur ceux qui donnaient des ordres semblables; mais, lorsqu'ils ont été fait prisonniers je ne comprends pas qu'on les ait fusillés, et je regarde cet acte comme une insigne lacheté !
Kada je reč o paljenju Pariza, da, u tome sam učestvovala. Želela sam da za uljeza iz Versaja postavim plamenu barikadu. U toj akciji nisam imala saučesnika. Delala sam po sopstvenom nahođenju.
Quant à l'incendie de Paris, oui j'y ai participé. Je voulais opposer une barrière de flammes aux envahisseurs de Versailles. Je n'ai pas eu de complices pour ce fait, j'ai agi d'après mon propre mouvement.
Kažu mi da sam saučesnik Komune. Naravno da jesam, jer je Komuna više od svega želela socijalnu revoluciju, a socijalna revolucija je moja najveća želja. Štaviše, imam čast da budem jedan od pokretača Komune, koja, uzgred budi rečeno, nije imala ništa – ništa, kao što je to dobro poznato – sa ubistvima i podmetanjem vatre. Ja, koja sam prisustvovala svim sastancima u gradskoj većnici, odgovorno tvrdim da nikada nije bilo govora o ubistvu ili paležu. Želite li da znate ko je stvarno kriv? Političari. Možda će docnije biti rasvetljeni svi ovi događaji za koje je danas sasvim uobičajeno kriviti sve pristalice socijalne revolucije.
On dit aussi que je suis complice de la Commune ! Assurément oui, puisque la Commune voulait avant tout la révolution sociale, et que la révolution sociale est le plus cher de mes vœux. Bien plus, je me fais l'honneur d'être un des promoteurs de la Commune qui n'est d'ailleurs pour rien, pour rien qu'on le sache bien, dans les assassinats et les incendies. Moi qui ai assisté à toutes les séances de l'Hôtel de Ville, je déclare que jamais il n'y a été question d'assassinats ou d'incendie. Voulez-vous connaître les vrais coupables ? Ce sont les gens de la police, et plus tard, peut-être, la lumière se fera sur tous ces événements dont on trouve aujourd'hui tout naturel de rendre responsables tous les partisans de la révolution sociale.
No, zašto bih se branila? Već sam izjavila da odbijam da to učinim. Vi ste muškarci koji će mi suditi. Sedite preda mnom bez maski. Vi ste muškarci, a ja sam samo žena , pa opet, ja vas gledam u oči. Dobro znam da ništa što kažem neće ni najmanje uticati na vašu presudu. Zato tražim da mi dopustite samo jednu oproštajno slovo pre nego što sednem. Nikada nismo želeli ništa drugo do ostvarenja velikih principa revolucije. U to se kunem našim mučenicima koji su pali kod Satorija, kojima glasno kličem i koji će se jednog dana osvetiti. Opet sam vaša. Činite sa mnom kako vam je volja. Oduzmite mi život ako želite. Ja sam žena koja se ni na tren ne bi prepirala sa vama.
Un jour, je proposais à Ferré d'envahir l'Assemblée. Je voulais deux victimes, M.Thiers (1) et moi, car j'avais fait le sacrifice de ma vie et j'étais décidée à le frapper.
[(1) Adolphe THIERS (1797-1877) Chef du Gouvernement et de l'Etat français en 1871. Face à l'insurrection de la Commune: il organise le siège de Paris avec l'écrasement violent de celle-ci, suivi d'une répression féroce avec de multiples exécutions sommaires, procès expéditifs et en condamnant des communards à la mort...]
- Dans une proclamation, vous avez dit qu'on devait, toutes les 24 heures, fusiller un otage ?
- Non, j'ai seulement voulu menacer. Mais pourquoi me défendrais-je ? Je vous l'ai déjà déclaré, je me refuse à le faire. Vous êtes des hommes, vous allez me juger. Vous êtes devant moi à visage découvert. Vous êtes des hommes et moi je ne suis qu'une femme, et pourtant je vous regarde en face. Je sais bien que tout ce que je pourrais vous dire ne changera rien à votre sentence. Donc, un seul et dernier mot avant de m'asseoir. Nous n'avons jamais voulu que le triomphe de la Révolution. Je le jure par nos martyrs tombés sur le champ de Satory, par nos martyrs que j'acclame encore ici hautement, et qui un jour trouveront bien un vengeur. Encore une fois, je vous appartiens. Faites de moi ce qu'il vous plaira. Prenez ma vie, si vous la voulez; je ne suis pas femme à vous la disputer un seul instant.
Ono što ja tražim od vas, koji sebe nazivate Ratnim savetom, koji sedite kao moje sudije, koji niste prerušeni u Odbor za pomilovanje, vas koji ste vojnici i svoje presude donosite tako da ih svi vide, jeste Satori, gde su već pala naša braća. Moram biti odstranjena iz društva. Naređeno vam je da to učinite. Dakle, Komesar Republike je u pravu. Pošto izgleda da svako srce koje bije za slobodu polaže pravo samo na zrno olova, i ja tražim svoj deo. Ako me ostavite u životu, nikad neću prestati da kličem osveti i ja ću osvetiti svoju braću žigošući ubice iz Odbora za pomilovanje...
- Vous déclarez ne pas avoir approuvé l'assassinat des généraux et cependant on raconte que, quand on vous l'apprit, vous vous êtes écriée: "On les a fusillés, c'est bien fait !"
"- Oui, j'ai dit cela, je l'avoue. Je me rappelle même que c'était en présence des citoyens Le Moussu et Ferré."
- Vous approuviez donc l'assassinat ?
"- Permettez ! Cela n'en est pas une preuve. Les paroles que j'ai prononcées avaient pour but de ne pas arrêter l'élan révolutionnaire."
- Vous écriviez aussi dans les journaux, dans Le Cri du Peuple, par exemple ?
"- Oui, je ne m'en cache pas."
- Ces journaux demandaient chaque jour la confiscation des biens du clergé et autres mesures révolutionnaires semblables. Telles étaient donc vos opinions ?
"- En effet ! Mais remarquez que nous n'avons jamais voulu prendre ces biens pour nous. Nous ne songions qu'à les donner au peuple pour le bien-être."
- Vous avez demandé la suppression de la magistrature ?
"- C'est que j'avais devant les yeux les exemples de ses erreurs. Je me rappelais l'affaire Lesurques et tant d'autres."
- Vous reconnaissez avoir voulu assassiner M. Thiers ?
"- Parfaitement... Je l'ai dit et je le répète."
- Il paraît que vous portiez divers costumes sous la Commune ?
"- J'étais vêtue comme d'habitude. Je n'ajoutais qu'une ceinture rouge sur mes vêtements."
- N'avez-vous pas porté plusieurs fois un costume d'homme ?
"- Une seule fois, c'était le 18 mars: je m'habillais en garde national, pour ne pas attirer les regards."
Peu de témoins ont été assignés, les faits reprochés à Louise Michel n'étant pas discutés par elle.
Maître Haussman, à qui la parole est ensuite donnée, déclare que devant la volonté formelle de l'accusée de ne pas être défendue, il s'en rapporte simplement à la sagesse du conseil.
Le Président: Accusée, avez-vous quelques choses à dire pour votre défense ?
Louise Michel: "Ce que je réclame de vous, qui vous affirmez conseil de guerre, qui vous donnez comme mes juges, qui ne vous cachez pas comme la commission des grâces, de vous qui êtes des militaires et qui jugez à la face de tous, c'est le champ de Satory où sont déjà tombés nos frères ! Il faut me retrancher de la société. On vous dit de le faire. Eh bien, le commissaire de la république a raison. Puisqu'il semble que tout coeur qui bat pour la liberté n'a droit qu'à un peu de plomb, j'en réclame une part, moi ! Si vous me laissez vivre, je ne cesserai de crier vengeance, et je dénoncerai à la vengeance de mes frères les assassins de la commission des grâces..."
Završila sam. Ako niste kukavice, ubijte me!“
-Je ne puis vous laisser la parole, si vous continuez sur ce ton !
"J'ai fini... Si vous n'êtes pas des lâches, tuez-moi..."
Après ces paroles qui ont causé une profonde émotion dans l'auditoire, le conseil se retire pour délibérer. Au bout de quelques instants, il rentre en séance et, aux termes du verdict, Louise Michel est à l'unanimité condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée. On ramène l'accusée et on lui donne connaissance du jugement. Quand le greffier lui dit qu'elle a 24 heures pour se pouvoir en révision:
"Non ! s'écrie-t-elle, il n'y a point d'appel; mais je préférerais la mort !"
Izvor : http://kkusiusk.com/index.php/citan/115-odbrambeni-govor-luiz-misel-1881