Jeunes de Mostar : deux camps dans un seul
Les élèves des écoles secondaires du district de Mostar ont mené aujourd'hui une action en pleine rue dénommée “Deux camps dans un seul”.
Le but de l'action était que les jeunes de Mostar montrent à tous les citoyens de Bosnie-Herzégovine, et au-delà, que Mostar n'est pas la ville que tout le monde imagine et qu'en dépit des différentes religions et appartenances ethniques les jeunes de Mostar peuvent vivrent ensemble et en paix.
"Nous avons voulu montrer aux gens dans cette ville et dans ce pays que nous, les jeunes, pouvons vivre ensemble, quels que soient les obstacles", a déclaré un jeune de Mostar.
Nos interlocteurs rencontrés s'accordent pour dire que les principal problème dont pâti la ville divisée est la politique qui depuis vingt ans “oeuvre intensément” à ce que ces problèmes restent sans solution. Ils pointent aussi l'inertie et l'indifférence des jeunes à ce propos.
"Je pense que la faute incombe surtout à la politique et aux politiciens, même si les jeunes se bornent à leur territoire, provoquent des troubles, se divisent. Toutefois ces jeunes qui sont venus ici aujourd'hui ont montré qu'ils veulent effacer ces frontières. Je pense que le principal problème des jeunes est de trouver du travail, sur ce point nous sommes tous pareils."
Armés de banderoles, les jeunes se sont rencontrés sur le Pont de Tito, où ils se sont entremêlés, se sont tendus la main et ont émis un message de paix.
"Nous avons hérité ce fardeau des générations précédentes, ces divisions intestines, bien entendu cela date de la guerre qui est la racine de tous nos problèmes actuels. Les jeunes rejettent néanmoins les préjugés, comme on le voit, nous sommes tous ici pour surmonter ces barrières.
Il est grand temps d'enterrer les haches de guerre, il y a déjà belle lurette qu'elles devraient être enterrées, mais les gens au pouvoir s'interposent, ces vieux qui n'ont de cesse de se jucher sur nos jeunes épaules. Nous devons tendre la main de l'amitié et envoyer un message de paix", nous déclare une jeune habitante de Mostar.
Le problème des jeunes ne se limite pas aux divisions, comme le souligne notre interlocutrice il y a aussi la perte de respect mutuel et de morale sociale.
"Le gros problème est que nous tournons dans un cercle vicieux, nous perdons les véritables valeurs, comme le respect envers les autres, la perte de morale. Ceci constitue probablement une occasion, nous ignorons quand nous serons encore à même de nous rencontrer. On devrait faire quelque chose puisque le monde nous appartient. Ce sont pourtant d'autres qui ont le dernier mot, tant que ces obstacles n'auront pas été abolis, nous autres les jeunes n'aurons qu'un espace de collaboration restreint."
Source : abrasmedia.info, le 20 mars 2013.