Novogodišnja poruka stigla je do nas sa zakašnjenjem. Ne poruka predsednika Olanda, nego Angele Merkel. Bilo je to skoro sablasno. Kancelarka se držala pomalo imperijalno. Govorila je opušteno kao da šeta kroz park. Međutim, sam govor je upozoravao na opasnosti naredne godine: „Kriza nipošto nije završena“. Nismo to doživeli prošle godine. Videli smo nemačku kancelarku koja smireno vodi Nemačku, dok je samo devet meseci deli od opštih izbora. Angela Merkel je sijala sa televizijskog ekrana, obučena u sivu svilu, sa zgradom Rajhstaga u pozadini – otelotvorenje nemačke parlamentarne demokratije. Ton joj je bio smiren i blago se smeškala. Neki ljudi kritikuju ovu fizičarku, ćerku dobrostojećeg luteranskog sveštenika iz Istočne Nemačke, da više voli prirodne nauke od humanistike, da joj nedostaje istorijska svest u vreme kada pitanje Evrope visi o koncu. Ali Angela Merkel se svim silama trudi da zajedno sa osnivačima Savezne Republike uđe u istorijske udžbenike.
Nous
avons reçu les vœux du 31 décembre tardivement. Pas ceux du président de la
République, qu'en bon patriote, nous avons observés en direct au soir du
réveillon de la Saint-Sylvestre, mais ceux d'Angela Merkel.
Ce
fut comme une apparition. La chancelière était impériale. Angela Merkel a
réussi un exercice parfait, que nous conseillons à Claude Sérillon, nouveau
conseiller en communication de François Hollande, d'étudier. La chronique a
retenu les prévisions pessimistes de la chancelière : "La crise est encore
loin d'être surmontée."
Ce n'est pas ce que nous avons vu. Nous avons vu une chancelière régner sur
une Allemagne apaisée, à neuf mois des élections générales.
Elle était rayonnante, vêtue de satin gris, toisant de sa chancellerie le bâtiment du Reichstag, incarnation de la démocratie parlementaire allemande. Le ton posé, avec un très léger sourire.
D'aucuns reprochent à cette physicienne, fille de pasteur élevée en Allemagne de l'Est, de préférer les sciences dures aux sciences humaines, de manquer de conscience historique, à l'heure où la question européenne est posée.
Angela Merkel travaille dur pour s'inscrire dans la tradition des pères de la République fédérale.
U svojoj novogodišnjoj poruci, osvrnula se na prethodnih 50 godina: pomenula je Valtera Bruha, nemačkog izumitelja PAL kolor televizora, koji je dokrajčio naš sistem Secam. Podsetila se Kenedija, koji je uzvikivao „Ich bin ein Berliner“ pred Berlinskim zidom, i odala počast Šarlu De Golu i Konradu Adenaueru, koji su se posvetili francusko-nemačkom pomirenju. Pre nego što zatraži treći mandat, Merkel sebi želi da pripremi pijedestal dostojan njenih velikih prethodnika. Na sastanku u novembru 2012, pre nego što je krenuo u Norvešku da primi Nobelovu nagradu za mir u ime Evropske unije, predsednik Fransoa Oland („gospodin Normalni“) snuždeno je rekao da odlazi da primi nagradu koju su zaslužili raniji heroji, Šuman, Mone i Adenauer. „Ali i mi moramo biti heroji“, odgovorila je Angela Merkel, iako je toliko zabrljala kada na početku krize evra nije htela da isključi mogućnost bankrota članica monetarne unije.
Lors de ses vœux, elle s'est donc projetée cinquante ans en arrière : elle a cité Walter Bruch, l'inventeur allemand du téléviseur couleur Pal, qui ferrailla avec notre système Secam national ; elle s'est souvenue de Kennedy proclamant devant le mur de Berlin « Ich bin ein Berliner » ; elle a rendu hommage à Charles De Gaulle et Konrad Adenauer, qui scellèrent la réconciliation franco-allemande.
Avant de briguer un troisième mandat, Angela Merkel veut se tailler une stature digne de ses grands prédécesseurs. Lors d'une rencontre en novembre 2012, avant d'aller recueillir le prix Nobel de la paix décerné à l'Union européenne, le « président normal » François Hollande avait fait la moue, expliquant qu'ils allaient recueillir un prix mérité par les héros d'hier, les Schuman, Monnet, Adenauer.
« Mais nous devons nous aussi être des héros », avait rétorqué Angela Merkel, qui géra pourtant très mal la crise de l'euro à ses débuts, refusant d'exclure une faillite des pays membres de l'union monétaire.
Pravi heroj živi mukotrpno, a Angela Merkel još uvek od drugih zahteva znoj i suze. U svojoj novogodišnjoj poruci zaboravila je da spomene napore Grka i drugih naroda latinske Evrope pogođenih krizom evra. Ali pre nego što je sugrađanima poželela da ih „Bog blagoslovi“, citirala je grčkog filozofa Demokrita (460-370 pne): „Hrabrost je početak delovanja, ali sreća je gospodar njegovog kraja“. Nemci mogu da budu zadovoljni svojom kancelarkom. Dok se Francuska cepa, juče zbog Nikole Sarkozija, a danas zbog dezertera od bogataškog poreza i gej brakova, nemačka kancelarka je otelotvorenje ujedinjenog naroda. Trideset prvog decembra, ona im je ispričala jednu priču. Nekog školarca iz Hajdelberga, rekla je ona, drugari sa fudbala ubedili su da ne napušta školu: u Nemačkoj je uspeh pojedinca uspeh za celu grupu. I to kakav uspeh. Nezaposlenost je na najnižem nivou od ujedinjenja i prepolovljena je tokom njenog mandata. U zemlji je 2012. godine već otvoreno 416.000 novih radnih mesta. Mnogi Nemci nikada u životu nisu bili bez posla. Iste večeri, Fransoa Oland je pokušao da ubedi svoje sugrađane da se nezaposlenost, koja je neprekidno rasla 19 meseci, konačno smanjuje pred kraj godine.
Un bon héros doit souffrir, et Angela Merkel exige toujours de la sueur et des larmes. Dans ses vœux, elle n'a pas cité les efforts des Grecs et autres peuples latins d'Europe éprouvés par la crise de l'euro.
Mais, avant de souhaiter à ses compatriotes « la bénédiction de Dieu », elle en a appelé au philosophe grec Démocrite (460-370 avant Jésus-Christ) : « Le courage est au début de l'action, le bonheur à la fin. »
Pourtant, les Allemands, à écouter leur chancelière, sont près du bonheur. Pendant que la France se déchire, hier avec Nicolas Sarkozy, aujourd'hui entre partisans du 75 % et fuyards fiscaux, entre défenseurs du mariage gay et opposants catholiques, la chancelière incarne une nation unie.
Ce 31 décembre, Angela Merkel a dit un conte. Elle a expliqué comment un gamin d'Heidelberg avait été convaincu par les camarades de son équipe de football de ne pas décrocher de l'école : en Allemagne, le succès individuel est collectif.
Et quel succès ! Le chômage est à son plus bas niveau depuis la réunification, il a été divisé par deux sous le mandat d'Angela Merkel et le pays a encore créé 416.000 emplois en 2012. Jamais autant d'Allemands n'ont eu un emploi.
Le même soir, François Hollande tentait de convaincre ses concitoyens que le chômage, qui a augmenté dix-neuf mois de suite, refluerait enfin à la fin de l'année. Mais le bonheur d'Angela Merkel, cela se mérite.
Ne čekajući Bogojavljanje, koje u Nemačkoj označava poletak političke sezone, ministar finansija Volfgang Šojble najavio je nove mere štednje. On je nezgodan partner za Fransoa Olanda, koji se nada da neće morati da provodi mnogo vremena sa Angelom Merkel. Sa podrškom od 70 procenata, Angela Merkel je popularnija nego ikada. To za Fransoa Olanda znači da će morati da se pretvara kako se sa kancelarkom odlično slaže.
Pour le conserver, il faut persévérer dans l'effort. Sans attendre l'épiphanie, qui marque la rentrée politique allemande, le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, a annoncé de nouvelles mesures d'économies.
Rude partenaire pour François Hollande, qui espérait ne pas passer trop de temps en compagnie d'Angela Merkel. Dans la foulée de son élection, le président avait joué la carte du Parti social-démocrate (SPD), recevant en grande pompe à l'Elysée les trois dirigeants du parti, Sigmar Gabriel, Frank-Walter Steinmeier et Peer Steinbrück.
Tous rêvaient alors de remplacer Angela Merkel. Les deux premiers ont jeté l'éponge : trop à gauche pour Gabriel, pas assez charismatique pour Steinmeier, qui a aussi renoncé pour des raisons privées.
A l'automne, l'ex-ministre des finances Peer Steinbrück fut désigné par défaut candidat à la chancellerie. Il fait depuis les délices de la presse, multipliant les faux pas : Angela Merkel a « un bonus féminin » dans la campagne électorale et le salaire du chancelier est trop faible, s'est plaint Peer Steinbrück, qui a gagné 1,25 million d'euros en discours et colloques divers depuis novembre 2009.
La cote de Peer Steinbrück s'est ainsi tassée de dix points depuis qu'il a été intronisé candidat à la chancellerie. Angela Merkel est plus populaire que jamais, aimée par sept Allemands sur dix.
En ce début d'année électorale, même au SPD, nul ne croit vraiment à la possibilité de déloger Angela Merkel de la chancellerie. Le pari SPD de François Hollande a déplu à Angela Merkel. Fortement. Et est perdant, du moins pour l'instant.
Il va donc falloir faire semblant de s'aimer avec la chancelière.
Ministri spoljnih poslova Nemačke i Francuske organizuju grandiozan bal u Berlinu 20. i 22. januara, na pedesetu godišnjicu Jelisejskog ugovora. Stanovništvu dveju zemalja biće priređena uobičajena koreografija: francusko-nemački savet ministara i govori Angele Merkel i Fransoa Olanda u Rajhstagu. Vrhunac svečanosti biće koncert Berlinske filharmonije. I to je to. Medijsko praćenje događaja usredsrediće se na otkrivanje francusko-nemačke političke inicijative, ali ovo dvoje lidera nisu predložili ništa veliko. Naprotiv, biće coktanja sa obe strane Rajne: u Nemačkoj se prezire francuski spori ekonomski oporavak, a u Francuskoj ne podnose nemačku snagu. Optužuju Nemce da hoće da dokrajče Pežo, da ne priznaju francusku superiornost u svemirskoj industriji i meteorologiji itd. Angela Merkel jeste pomalo nadmena, iz Nemačke struji imperijalistički ton, dok Francuska opet klizi u germanofobiju.
Les ministères des affaires étrangères français et allemand préparent un superbe bal des hypocrites à Berlin, les 21 et 22 janvier, pour le cinquantenaire du traité de l'Elysée.
Les populations auront droit aux flonflons habituels : conseil des ministres franco-allemand, discours d'Angela Merkel et de François Hollande au Reichstag. Le clou des festivités sera un concert à la Philharmonie de Berlin. Et c'est tout.
L'écho médiatique de l'événement va révéler une envie de franco-allemand, mais les deux dirigeants n'ont prévu aucune initiative politique majeure.
Au contraire, on ronge son frein des deux côtés du Rhin : les Allemands méprisent ces Français qui décrochent économiquement, les Français crient à la volonté de puissance germanique.
Les Allemands sont accusés de vouloir tuer Peugeot, de ne pas reconnaître la supériorité française dans les industries spatiales, météorologiques, etc.
Angela Merkel est impériale, l'Allemagne un brin impérialiste, et la France sur le sentier inquiétant de la germanophobie.
Izvor : http://pescanik.net/2013/01/50-godina-ljubavi-francuske-i-nemacke/