Aucun engagement demandé au président serbe sur le Kosovo
Le nouveau président serbe, le nationaliste populiste Tomislav Nikolic, s'est félicité jeudi qu'aucun dirigeant des institutions européennes rencontrés à Bruxelles ne lui ait demandé de s'engager sur ses relations avec le Kosovo pour ouvrir les négociations d'adhésion à l'UE.
"Personne
ne m'a demandé de reconnaître officiellement l'indépendance du Kosovo. Il m'a
juste été demandé d'avoir de meilleures relations avec Pristina", a-t-il
déclaré au cours d'une conférence de presse avec le président de la Commission
européenne, José Manuel Barroso.
M. Nicolic avait auparavant rencontré le chef de la diplomatie de l'UE,
Catherine Ashton, et le président de l'UE, Herman van Rompuy. "Nous allons
examiner les accords qui ont été trouvés avec le Kosovo et voir s'ils ne sont
pas contraires à la Constitution serbe et s'ils n'ont pas de conséquences
néfastes pour les citoyens de la Serbie", a-t-il déclaré.
"C'est ce que l'on attend de nous", a-t-il ajouté. "Nous allons
demander plus de détails au négociateur européen, mais ce que j'ai vu pour
l'instant peut être mis en oeuvre", a-t-il assuré. "Nous allons faire
de notre mieux pour commencer les négociations en vue de l'adhésion à l'Union
européenne pour la fin de l'année", a-t-il conclu.
"Promouvoir des relations de bon voisinage"
Ses prises de position niant l'existence d'un génocide commis par les forces
serbes en 1995 à Srebrenica, ville de Bosnie-Herzégovine protégée par des casques
bleus néerlandais, n'ont pas ému les dirigeants des institutions européennes.
"Nous devons regarder vers l'avenir et tout faire pour promouvoir des
relations de bon voisinage dans la région", a déclaré M. Barroso.
Le fait que le commissaire Stefan Füle, chargé de l'Elargissement, s'est rendu
à Belgrade pour la cérémonie protocolaire d'investiture du nouveau président
serbe, boudée à cause de ses propos par la majorité des chefs d'Etat de la
région, "témoigne de notre confiance" envers M. Nikolic, a ajouté le
président de la Commission européenne.
La Serbie ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo proclamée en 2008 par la
majorité albanaise du territoire. Elle a obtenu le statut de candidat à
l'adhésion à l'UE en mars. Après son élection le 20 mai à la surprise générale
face au président serbe sortant, le pro-européen Boris Tadic, M. Nikolic a
assuré qu'il soutenait l'intégration européenne de son pays, mais sans avoir à
abandonner le Kosovo.
Source : 7sur7.be, le 14 juin 2012.