La Slovénie songe à supprimer les permis de travail pour les danseuses de bar
Après les mises en garde d’ONG et de cercles diplomatiques impliquant la Slovénie dans la traite des êtres humains, ce pays va probablement supprimer les octrois de permis de travail pour les danseuses de bar venues de l’étranger car cela sert souvent de couverture aux organisateurs de la prostitution, rapportent les médias slovènes.
Les déclarations d’Andre Šter, chef du service consulaire auprès du ministère des Affaires étrangères, ont provoqué la consternation ces jours-ci lorsqu’il a déclaré à la chaîne POP-TV que des « entrepreneurs que nous pouvons en réalité appeler des proxénètes » avaient l’habitude d’intervenir aux plus hauts niveaux pour accélérer l’octroi de permis de travail destinés à des jeunes filles de la Républiques dominicaine, et qu’à une occasion un ancien député, dont Šter a cité le nom, avait fait office de lobbyiste à ce titre.
Le journal « Delo » de Ljubljana parle d’un « sujet embarrassant » qui est connu depuis pas mal d’années. Actuellement c’est surtout la traite « d’esclaves blanches » de la République dominicaine qui retient l’attention même si des jeunes filles venant d’autres pays sont introduites en Slovénie sous le prétexte d’être engagées comme « danseuses de bar ».
« Delo » écrit que l’ambassade slovène à Buenos Aires a souvent pointé le problème des jeunes filles venues de la République dominicaine qui demandent des visas d’entrée dans ce pays grâce à des contrats fictifs leur assurant un travail de danseuse de bar en Slovénie, après quoi elles obtiennent facilement des permis de travail et de séjour en dépit des indices laissant penser qu’il s’agit de traite des êtres humain, soit de prostitution organisée.
« Delo » mentionne un cas qui a pris la forme d’un scandale lorsqu’un de ces « entrepreneurs » en question avait appelé le ministère argentin des Affaires étrangères, en se présentant comme un diplomate slovène demandant l’autorisation d’entrée de jeunes filles de la République dominicaine en Argentine, afin qu’elles puissent continuer leur trajectoire en direction de l’Europe et de la Slovénie où les attendent un travail assuré.
« Le problème ne sont pas les jeunes filles de la République dominicaine mais les proxénètes qui les conduisent dans une relation d’esclavage », a déclaré Šter pour « Delo ». Il a ajouté que le pays devrait agir avec résolution afin d’arrêter cette forme de criminalité organisée, et qu’il est possible que l’interdiction d’engager des danseuses de bar soit réintroduite bien qu’il ne s’agisse pas d’une action systématique qui viendra à bout du problème.
Source : business.hr, le 13 juin 2012.