Plusieurs milliers d’Albanais se sont rassemblés ce vendredi à Skopje et dans les grandes villes du pays. Ils accusent les autorités d’avoir insulté leur communauté en attribuant à des « extrémistes islamistes » la mort de cinq Macédoniens. Les rassemblements, organisés via les réseaux sociaux, ont pris des tournures violentes, notamment à Skopje, devant le Parlement.
Les manifestations, qui ont débuté après la grande prière du vendredi, ont rassemblé plusieurs milliers de protestataires à Skopje, et des centaines de personnes à Tetovo et Gostivar. Des manifestations étaient également prévues à Struga, Debar et Kičevo. Les organisateurs de ce mouvement ne sont pas connus, mais ce sont les réseaux sociaux qui ont permis de propager la nouvelle à travers le pays.
Dès la fin de la prière du vendredi, des milliers de personnes se sont rassemblées à Skopje, d’abord devant la Cour de Justice, puis devant le Parlement, en scandant « nous ne sommes pas des terroristes », « les musulmans ne sont pas des terroristes », « Pristina – Tirana, Albanie ethnique ».
Quelques manifestants ont tenté de pénétrer à l’intérieur du bâtiment, et des fenêtres ont été brisées par des jets de pierre. A l’arrivée des forces de l’ordre, certains protestataires ont également voulu s’en prendre aux policiers. Un important dispositif de sécurité a été déployé autour du Parlement, mettant fin à la manifestation en milieu d’après-midi.
Les manifestants protestaient contre les autorités, qui ont attribué à des « extrémistes islamistes » la mort de cinq Macédoniens, en avril, près d’un lac dans la région de Skopje. L’opération policière qui s’en est suivi a ravivé les tensions ethniques dans le pays. Début mai, une vingtaine de personnes, soupçonnées d’avoir participé aux meurtres, avaient été arrêtées par les forces de l’ordre et inculpées pour « terrorisme », suscitant la colère au sein de la communauté albanaise.
Source : balkans.courriers.info, le 11 mai 2012.