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Les relations entre les Romes et les Croates dans la Lika sont de plus en plus tendues, écrit le journal Novi List

Miro Matijević, le président de l’Association pour la ressocialisation des toxicomanes en traitement et pour la défense des droits de l’homme contre toute forme de violence, ne cesse de le dénoncer depuis tout un temps.

Outre la récente création du Centre de crise pour la protection des habitants de la Lika et celle de leurs biens contre la violence rome, il signale par ailleurs l'existence d'une pétition, autrement dit une demande de protection contre les Romes et leur bétail. La pétition a été signée par les habitants des villages de Podlapaća, Svračkovo selo, Krbava et Tolići situés dans le Champ de Krbava.

Il existe également la Requête formulée par le groupe de citoyens se faisant appeler « Défendons les champs ». Originaire de Perušić ils y réclament une protection contre les Romes et leur bétail. Citons aussi la Requête pour la protection du peuple majoritaire et des autres minorités contre la terreur [exercée] sur le territoire de la Lika. Celle-ci a été signée par plusieurs centaines d’habitants d’Otočac, Vrhovine, Korenica, Udbina et Perušić.

« La situation sécuritaire dans ces parties de la Lika dans lesquelles vivent ou travaillent des Romes et plus qu’instable. La sécurité est menacée et une flambée conflictuelle est à craindre. La corruption, pour partie le fait de la police et  pour partie des services de sécurité, place les Romes comme s’ils étaient au dessus des lois. Nos gens sont épouvantés, effrayés et impuissants. A présent nos gens s’apprêtent à s’autoorganiser et à se défendre contre les attaques auxquelles ils sont exposés. Ils menacent de recourir aux armes, à la force physique et à l’action résolue pour s’opposer à la violence », déclare Matijević pour le Novi list.

Il ajoute que le Centre de crise pour la défense de la Lika contre le racisme rome a été fondé le 2 avril 2012 afin que les organes compétents de l’Etat soient avertis de la terreur que font peser sur la Lika les groupes ethniques de Romes injustement et imméritoirement privilégiés et favorisés.

Ici dans la Lika les Romes sont une minorité ayant plus de droits que la majorité. A cause d’intérêts particuliers défendus par d’aucuns et qui se concrétisent grâce à eux, les Romes disposent de plus de droits que nous tous, habitants de la Lika. Parallèlement à certains caciques, leurs intérêts sont les cheveaux pour lesquels l’Etat alloue d’énormes subsides. Il s’agit de grosses sommes que quelqu’un partage avec eux. Tout cela est ici un secret de polichinelle. Vous savez ce qu’on dit ici chez nous : les Romes détiennent les chevaux, quelqu’un d’autre perçoit les subsides à travers eux tandis que les Serbes et les Croates locaux les nourrissent. Les chevaux sont en général sans surveillance. Ils détruisent nos champs. Pour cette raison nombre d’entre nous sommes la proie de violences et de brûtalités. De même sommes-nous la proie d’un système disfonctionnel qui pour six d’entre eux, auteurs d’une agression contre moi, ne les accuse que d’avoir troublé l’ordre et la sécurité publique et d’avoir infligé des blessures physiques, raconte Ivica Štimac (53), qui a lui-même été un jour battu par un groupe de Romes.

Source : jutarnji.hr, le 9 mai 2012. 

Note : Cet article ne donne la parole qu’à une seule partie, ce qui est normal pour du mauvais journalisme tel que pratiqué par le Jutarnji list. Je l’ai tout de même traduit parce qu’il est intéressant si on le remet dans le contexte d’une note que j’ai écrite il y a quelques jours. Cette note disait en susbtance que les Romes en Croatie constituent une population plutôt jeune et entreprenante alors que les Croates vont exactement dans le sens contraire. Cela est encore plus vrai dans des régions comme la Lika, vieillissante et en voie de dépopulation. 

On remarquera en particulier que l'article déborde d'autovictimisation de la part de ceux auxquels il donne la parole. Ne reculer devant aucune pleurnircherie n’est-ce pas au fond la marque du déclin ?