Skopje : La cible « ne devait pas être des enfants »
L’un des suspects arrêtés lors de l’opération « Monstrum », suite à l’assassinat de cinq Macédoniens au bord d'un lac à proximité de la localité de Smiljkovci, a déclaré que leur cible « ne devait pas être des enfants » mais qu’il fallait au contraire « frapper les uniformes », en songeant par-là à la police, ont déclaré des sources judiciaires.
D’après ces sources, citées par l’agence de presse Makfax, l’intéressé a fait cette déclaration dans l’enceinte du tribunal en présence de plusieurs personnes mais on ignore s’il l’a répétée devant les juges d’instructions.
Makfax rapporte par ailleurs que les juges d’instructions n’ont pas été capables de trouver un avocat afin de défendre les suspects pour les meurtres de quatre jeunes et d’un homme âgé de 45 ans au bord d'un lac non loin de Skopje, le 12 avril.
Aucun des avocats commis d’office, affirme l’agence, n’a voulu accepter de défendre les suspects, pas même des grands noms de la profession.
Makfax dit savoir de source non officielle que les individus arrêtés qui ont choisi de témoigner devant les juges d’instruction ont affirmé faire partie d’un groupe qui s’occupait d’activités illégales pour des motifs financiers.
Selon Makfax, ils ont allégué pour se défendre une très grande pauvreté et dit avoir accepté de receler des armes chez eux.
Le journal Utrinski vesnik dans son édition du week-end écrit que l’enquête cherche désormais surtout à savoir depuis combien de temps les meurtres étaient préparés, si une nouvelle attaque étaient en préparation et quels sont les soutiens reçus, aussi bien financièrement que logistiquement.
Des démêlées avec la justice
Les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur de Macédoine ont confié au journal qu’à cette phase de l’enquête ils ne peuvent ni confirmer ni démentir les rumeurs selon lesquelles ce groupe radical préparait d’autres attaques.
Le porte-parole de la police, Ivo Kotevski, a déclaré que la police dispose de solides preuves que les cinq qui sont accusés de terrorisme, dont deux sont en cavale, ont directement participé au crime.
Selon Utrinski vesnik, les cinq suspects avaient déjà eu des démêlées avec la justice dans des affaires de violence et de détention illégale d’armes, et l’un des deux fuyards, Alil Demiri, a été condamné à trois ans de prison pour cause de violence.
Les médias macédoniens en albanais ont révélé vendredi que celui-ci se trouverait en Espagne, d’où il a contacté sa famille à laquelle il aurait clamé son innocence prétendant vouloir revenir au pays pour en faire la preuve.
Lors de l’opération policière « Monstrum » du 1er mai, vingt personnes mises en lien avec le quintuple meurtre ont été arrêtées. Parmi elles cinq sont accusées de terrorisme.
D’après la ministre de l’Intérieur, Gordana Jankulovska, les individus arrêtés sont membres de groupes radicaux et certains d’entre eux ont luttés en Afghanistan et au Pakistan contre les forces de l’OTAN.
Source : balkans.aljazeera.net, le 5 mai 2012.