Le Parti communiste de Bosnie-Herzégovine sort de l’illégalité et annonce la construction d’usines
La Bosnie-Herzégovine gagne un nouveau parti, le Parti communiste de Bosnie-Herzégovine, désormais officiellement enregistré. Les préparatifs pour sa création auront duré deux ans. « Le parti englobe tout le territoire de la Bosnie-Herzégovine, depuis l’Una jusqu’à la Drina, depuis la Save jusqu’à la mer », déclarent ses dirigeants. Il a été fondé dans les villes à travers tout le pays par plus de 300 personnes qui opéraient dans la clandestinité. Toutefois, depuis le 10 avril il est officiellement enregistré auprès du Tribunal de première instance de Sarajevo.
Dès les prochaines élections locales, il compte officiellement figurer sur les listes dans au moins 56 communes, dont celles de Sarajevo, Trebinje, Banja Luka, Tuzla, Mostar, Gradiška, Doboj, Modriča… Dans certaines de ces villes le parti disposera de candidats prétendant au poste de premier magistrat.
Un Etat socialiste
« Le Parti communiste de Bosnie-Herzégovine vise à la transformation du système politique et social, nous militerons en faveur de l’établissement d’une république socialiste de Bosnie-Herzégovine tandis que la plateforme du Parti communiste sont les documents approuvés le 25 novembre 1945 lors de la session du Conseil antifasciste de libération nationale de la Bosnie-Herzégovine dans la ville de Mrkonjić Grad », a déclaré Muhamed Imamović, le président du Parti communiste, qui affirme qu’un grand nombre de jeunes ont rallié le parti.
Lors de la conférence de presse de jeudi il a été dit la nécessité pour la Bosnie-Herzégovine de se doter d’un solide parti de gauche. L’espoir est grand que ce soit le plus tôt possible.
« Lorsqu’il est question du partage des biens étatiques, le Parti communiste est là pour dire que les biens ne peuvent être partagés ainsi. L’Etat est menacé et le Parti communiste veillera à la défense de l’Etat. Lors de ces élections nous allons opérer un retour au niveau local en vue de restituer les compétences qui ont été ôtées depuis les entités locales jusqu’aux communes. Tout a été transféré à un niveau supérieur, le citoyen ordinaire est resté sans rien », estime Imamović.
Le Parti communiste soutient qu’il a pour priorité la relance des usines et de la production ; le reste n’est qu’ « enfumage ».
Les usines détruites et les diplômes achetés
« Les gens seront informés sur tous les organes du parti dans les prochains jours. Pour l’heure nous avons environ 16.000 demandes d’adhésion au Parti communiste, provenant de toute la Bosnie-Herzégovine. A l’échelon du parti il existe une commission de cadres qui examinera chaque requête car l’on ne peut devenir membre ainsi. Nous ne souhaitons que des gens honnêtes et intègres. Aujourd’hui on voit des gens qui chaque jour passent d’un parti à l’autre, nous ne sommes intéressés que par des personnes qui sont communistes dans leur orientation. Dans ce pays seuls les communistes peuvent changer les choses », prétend Imamović.
S’agissant de l’entrée de la Bosnie-Herzégovine dans l’Union européenne, les communistes disent ne pas être contre mais pas non plus inconditionnellement pour. Ils voient de la même manière l’entrée dans l’OTAN et disent que « la Bosnie-Herzégovine ne doit pas s’y précipiter à tout prix ».
« Il existe des lobbys grâce auxquels la malbouffe des pays chapeautés par l’UE est exportée chez nous alors que nos produits ne sont pas concurrents sur le marché. Nos usines ont été bradées et détruites ; ce qu’elles produisaient nous l’importons désormais de Serbie, de Croatie et d’autres pays ; nous renforçons l’économie d’autrui tandis que nous détruisons la nôtre », affirme Imamović. D’après lui, le système éducatif est également dans une situation critique, pour preuve les diplômes « achetés par certains politiciens ».
Lors de la conférence de presse il a été dit que la Ligue des Communistes de Bosnie-Herzégovine enregistrée à Banja Luka aller s’unifier avec le Parti communiste de Bosnie-Herzégovine.
Aux côtés d’Imamović figuraient Sanjin Čepalo au nom de la Jeunesse du Parti communiste ainsi que Samit Hodo, membre de la Présidence du Parti communiste.
Source : klix.ba, le 26 avril 2012.