Milan Kučan assume lui aussi la thèse sur un accord entre Tuđman et Milošević
L’ancien président slovène Milan Kučan a déclaré qu’en intervenant la communauté internationale pouvait empêcher la guerre en Bosnie-Herzégovine et ses conséquences catastrophiques et il affirme que ce conflit armé reposait sur l’accord présumé entre Franjo Tuđman et Slobodan Milošević sur le partage de la Bosnie-Herzégovine.
« J’ai pensé qu’il fallait immédiatement intervenir et j’ai réclamé, non seulement moi mais d’autres appartenant à la direction slovène, des canaux vers la communauté internationale pour leur dire d’intervenir à temps. Nous pressentions que cela ne s’arrêterait pas aux snipers et qu’au contraire cela aurait des conséquences terribles. Hélas, Srebrenica n’est que le dénouement cauchemardesque, crucial », a déclaré Kučan, cité vendredi par le journal Dnevni avaz de Sarajevo.
Dans l’entretien accordé à l’occasion du 20ème anniversaire du début du siège de Sarajevo, Kučan a observé que durant le processus d’éclatement de l’ex-Yougoslavie on pressentait ce qui allait arriver à la Bosnie-Herzégovine, notamment à cause de l’indifférence de la communauté internationale.
« C’était une guerre contre la Bosnie-Herzégovine. Plus tard elle a revêtu certaines caractéristiques de conflit ethnique, mais en réalité c’était une guerre contre la Bosnie-Herzégovine fondée sur l’accord manqué entre Milošević et Tuđman sur le partage de la Bosnie-Herzégovine », a déclaré Kučan.
L’ancien président slovène estime que la communauté internationale aurait pu empêcher la réalisation de cet accord si elle avait compris à temps que la date de péremption de la Yougoslavie avait expiré en tant que « construction artificielle » et si elle avait pris les mesures pour que son démantèlement se fasse de manière pacifique.
« Ils ont pensé que Milošević était le seigneur de la guerre et qu’il convenait de lui donner satisfaction, qu’ensuite il assumerait la pacification de cette région », affirme Kučan.
Il a ajouté qu’en dépit des horreurs de la guerre il n’a jamais douté que la Bosnie-Herzégovine subsisterait.
Il recommande de tenter maintenant d’arriver à un nouvel accord sur le vivre ensemble en Bosnie-Herzégovine afin de remplacer les parties des Accords de Dayton qui ont mené à ce qu’en Bosnie-Herzégovine on vive « comme dans une camisole ».
Source : zamirzine.net, le 6 avril 2012.