Le gouvernement croate propose une nouvelle loi sur la procréation médicale assistée
Sur la table ce n’est encore qu’un brouillon, toutefois la nouvelle loi que propose le ministre croate de la santé Ranko Ostojić suscite déjà des réactions. Pour la première fois des femmes sans partenaire pourraient bénéficier de la procréation médicale assistée.
« Mon opinion est que ce sont là toutes des femmes, mais ces débats publics en vue d’un consensus ont pour position de ne pas imposer ses positions à autrui. C’est la posture normale, gay is ok », a déclaré le ministre Rajko Ostojić.
En d’autres mots, le ministre pense que la procréation médicale assistée pourrait aussi bénéficier aux femmes qui ne sont pas stériles, donc aussi aux lesbiennes. Ce n’est pas encore chose faite puisque la loi est encore ouvertement débattue. Même si avant les élections il avait été promis dans le Plan 21 que les femmes non mariées pourraient bénéficier de la procréation médicale assistée, il a fallu que la coalition aplanisse les différends avec le HNS pour qu’elle redevienne unanime en la matière.
« Les positions se sont rejointes et la position commune est que la femme a droit à la procréation quel que soit son statut matrimonial ou de couple », a déclaré Vesna Pusić, la ministre des Affaires étrangères.
Les réactions n’ont toutefois pas attendu. L’Eglise n’a pour l’instant pas réagi, mais l’association « Moi aussi je suis un embryon » n’est pas satisfaite par la nouvelle loi. Peut-être est-il temps pour un référendum, disent-ils.
« La Slovénie a montré que par référendum on peut annuler les folles initiatives que la politique assène. Une telle solution ramène l’enfant à une chose à laquelle quelqu’un a droit et elle supprime le droit de l’enfant d’avoir un père », a déclaré Krešimir Miletić, membre de l’initiative « Moi aussi je suis un embryon ».
Outre la possibilité que les femmes non mariées puissent bénéficier de la procréation, la grosse nouveauté par rapport à la loi contraignante en vigueur est de revenir sur la congélation d’embryon qu’elle interdit. Actuellement on ne peut féconder que trois ovules, alors que le nouveau projet porte le nombre à douze.
Le biologiste Alfred Kniewald, qui s’occupe de fécondation depuis trente ans, considère que certaines choses méritent d’être améliorées. « La nouvelle loi est meilleure car elle nous permet de féconder plus d’ovules, malheureusement il est prévu qu’il ne peut en avoir que douze ».
C’est également ce qui chagrine l’association Roda. La nouvelle loi ne les satisfait pas parce qu’on y réduit le nombre de procédures gratuites, parce que la donation n’est pas anonyme et que le sort des embryons congelés reste incertain.
Des changements sont encore envisageables déclare le ministre, qui affirme qu’il s’agit de la meilleure loi en Europe.
Source : rtl.hr, le 28 mars 2012.