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Titre du blog : Balkanikum
Auteur : Balkanikum
Date de création : 14-08-2008
 
posté le 21-03-2012 à 12:41:09


Croatie : les travailleurs de Jadrankamen prennent le contrôle de la firme

 

 

Les travailleurs de Jadrankamen ont démontré ces jours-ci leur persévérance à éviter la ruine de leur société et à préserver leurs emplois. Leur lutte dure sans interruption depuis décembre de l’année dernière lorsqu’ils sont entrés en grève après l’annonce du licenciement de 83 travailleurs. Ils y ont été poussés par la destruction systématique d’une firme qui au fil des ans a généré des dettes pour 150 millions de kunas, une destruction dont est responsable l’actionnaire majoritaire, Bruno Orešar, jadis partenaire au tennis de Tuđman. Depuis lors les travailleurs durcissent et radicalisent leur combat peu à peu. Ainsi, en dépit des menaces de licenciement, de l’envoi de gardiens de sécurité et de la police ainsi que des interdits judiciaires déclenchés par la direction chapeautée par Vedran Vilović, une vingtaine d’entre eux ont-ils occupés les installations en janvier de cette année sur les sites de Pučišća et Selca.

 

Une nouvelle étape dans la radicalisation a été franchie il y a quelques jours, le 15 mars, lorsque les travailleurs ont pris la direction de la firme. Afin de mettre un terme au pillage de la firme, les travailleurs contrôlent le départ de chaque camion chargé de marchandises et ils ne délivrent la marchandise qu’aux commanditaires qui l’ont payée. Comme prochaine initiative ils annoncent déjà la création d’une nouvelle firme avec un nouveau compte qui devrait entièrement assumer la production et les opérations de Jadrankamen. Comme il fallait s’y attendre, la direction qui défend les intérêts de Bruno Orešar, a déclaré illégale une pareille mesure et promis de saisir la police et le parquet. Nous pouvons constater qu’un domino de l’auto-organisation ouvrière vient de tomber et que cela ne s’arrêtera plus tant que le but n’aura pas été atteint, à savoir le plein contrôle ouvrier sur les usines et la marche de leurs affaires.  

 

Car alors que nous assistons ces jours-ci aux tentatives désespérées des travailleurs de la société Dioki, qui ont décidé de défendre leurs droits par l’inefficace méthode de la grève de la faim, faisant fi des expériences en la matière, l’action des travailleurs de Jadrankamen devrait quant à elle servir d’exemple. Aussi bien à eux qu’à tous les autres travailleurs délestés et sans-droits  partout en Croatie.

 

 

Source : crvena-akcija.org, le 21 mars 2012.