« Les récits illustrés », apparus au début du XIXème siècle, constituèrent l’ancêtre de la bande-dessinée. Novi Sad, une ville qui au XIXème siècle était en expansion à tout égard, n’était pas davantage à la traîne par rapport aux autres centres européens en matière « de récits illustrés ». Déjà dans les années 70 du XIX siècle étaient apparus à Novi Sad des journaux humoristiques et distrayants qui s’accompagnaient de « récits illustrés ». Ainsi en va-t-il de « Mesečar » (1860), « Komarac » (1861), Humorist (1863), « Zmaj » (1964), ce dernier paraissant à Budapest lors des quatre premières années. Toutefois la publication continue de « récits en images » ne commence que dans le magazine « Neven », dont le premier numéro remonte à 1880.
Il n’en reste pas moins que le premier âge d’or de la bande dessinée yougoslave, qui a d’abord touché Belgrade dans les années 30 du XXème siècle et a généré un grand nombre d’auteurs d’envergure européenne, a presque entièrement laissé de côté Novi Sad. Dans ce nouvel état qu’est la Yougoslavie royale la ville de Novi Sad a été passablement marginalisée, l’élite intellectuelle préférant aller s’installer à Belgrade, à Zagreb et dans d’autres villes. En dépit d’une activité éditoriale, y compris la publication de « récits illustrés », on ne compte pratiquement aucun auteur d’importance en Voïvodine entre les deux guerres mondiales.