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La carpette du jour

"Le principe d'une élection est que le résultat ne doit pas être connu à l'avance. Cela n'a pas été le cas en Russie", a déclaré Tonino Picula, l'un des observateurs de l’OSCE, envoyé pour surveiller les élections en Russie. "Selon notre évaluation, ces élections ont été déloyales."

Mais qui est ce Tonino Picula ? Est-il crédible ou n’est-ce qu’une vulgaire carpette, une de plus ?   

Né en 1961 à Mali Lošinj, Tonino Picula est un politicien croate membre du SDP. Il a également été ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement d'Ivica Račan (2000-2003). A cette époque j’étais déjà en Croatie et capable de comprendre la langue. Je vous parle donc sur base de mes souvenirs.

Lorsque les Américains décidèrent d’attaquer l’Irak, le gouvernement Račan fut l’un des rarissimes parmi les pays de l’Est à s’opposer à cette aventure, même s’il va sans dire que son avis était négligeable aux yeux des Américains. Au moins la France pouvait compter sur un minuscule allié dans cette partie du monde. 

Mais ensuite ce discours a commencé à changer assez rapidement. On se rappellera en effet que la campagne américaine fut rondement menée et que le régime irakien s’est rapidement effondré. Ainsi dans un premier temps les Américains sont apparus comme les grands vainqueurs à qui tout réussi.

Tonino Picula est justement celui qui lança cette nouvelle ligne pro-américaine et purement opportuniste allant même jusqu’à suggérer l’envoi de troupes croates en Irak pour aider la coalition menée par les Américains.

Si cette volonté d’insérer la Croatie dans la coalition ne s’est jamais concrétisée c'est parce que la situation s’est rapidement retournée. Comme on le sait, après le succès apparent des Américains ont commencé les premiers attentats et mouvements d’insurrection. L’Irak est alors devenu un chaos, un enfer et finalement un bourbier dont se sont extirpés les membres de la coalition les uns après les autres.

C’est ainsi que les troupes croates n’ont jamais été engagées directement en Irak. Et ce n’est pas à Picula qu’elles le doivent…

Par contre on n'a pas oublié de le promouvoir à des hautes fonctions dans cette Europe des carpettes. Carpette un jour, carpette pour toujours...