L'Eglise catholique croate a déjà empoché cinq milliards de kunas en vertu des accords avec le Vatican
Un des quatre accords conclus entre la Croatie et le Saint-Siège, celui sur la coopération économique, fait aujourd’hui l’objet de polémiques. Ses détracteurs remettent en question la clause qui stipule que la Croatie est tenue d’assurer une coquette somme à l’Eglise catholique en compensation de son précieux labeur social.
Au cours des 13 années qui ont suivi l’entrée en vigueur de cet accord sur la coopération économique, les comptes de l’Eglise catholiques se sont étoffés d’environ cinq milliards de kunas pris sur le Trésor public. Cette année-ci l’Etat va directement verser 245 millions de kunas à l’Eglise. L’argent du contribuable qui va atterrir dans la cassette de l’Eglise dépassera toutefois cette somme étant donné que les allocations des ministères et des collectivités locales ne sont pas reprises dans le calcul.
L’Eglise n’a pas besoin d’argent !
Au cours des dix premières années ce montant s’est accru de 20% en raison des retraites accordées aux serviteurs de l’Eglise. Mais ce n’est pas tout. La Croatie s’est engagée à soutenir financièrement chaque année divers projets de l’Eglise, les pouvoirs locaux se chargeant quant à eux de la rénovation et de la construction d’ouvrage religieux. Tout cet argent n’est pas nécessaire, estime le père Ivan Grubišić, en citant la « construction d’onyx ».
Ce prêtre à la retraite, entré en conflit avec l’establishment religieux et assumant depuis peu un mandat de député, préconise une révision des accords. Il brandit comme argument la clause qui stipule que l’accord peut être corrigé si les circonstances ont substantiellement évolué dans l’un des pays signataires.
« Je ne demande rien d’autre que le respect de l’accord. Les circonstances sont nouvelles et la Croatie ne peut plus donner autant qu’auparavant », déclare le père Grubišić.
L’accord n’a pas valeur d’écriture sainte
L’évêque de Gospić, Mile Bogović, semble lui aussi avoir compris que l’accord ne doit pas être confondu avec les écritures saintes et qu’il appartient à Zagreb de prendre l’initiative.
« Il convient de procéder à une lecture approfondie. Voir ce qui a changé au juste. Si c’est oui, c’est-à-dire si des changements substantiels sont intervenus, alors une modification est possible. Allons de l’avant et tranchons. », propose l’évêque Bogović.
Mais quelles que soient les économies finales, l’actuel gouvernement ne montre aucun signe de vouloir toucher aux accords conclus avec le Vatican. De son côté l’évêque ne se formalise guère quand on reproche à l’Eglise d’être trop dépensière et qu’on l’invite à réduire son train de vie.
« L’Eglise n’est pas de ce monde, pas même lorsqu’elle doit justifier la façon dont l’argent du contribuable est dépensé », soutient l’évêque Bogović.
Point de rapport financier
Pendant toutes ces années les personnes morales en son sein n’ont pas remis un seul rapport financier aux institutions compétentes, comme le prescrit pourtant la loi pour toute organisation à but non lucratif.
Source : index.hr, le 4 mars 2012.
Encore cinq milliards gagnés à la sueur de son tronc, la pôvrette.