Par Ivan Kegelj
C'est par le plus grand des hasards que des scientifiques de l’Institut des recherches sociales de Zagreb sont tombés sur une surprenante découverte au moment de faire une pause entre deux conférences à l’occasion du XIIe Symposium international des archéologues organisé à l’hôtel Pinija. Alors qu’elle tuait le temps en sirotant une tasse de café dans le patio de l’hôtel, la doctoresse Ivana Dragovan a été intriguée par les brides d’une conversation échangée entre deux jeunes gens installés à la table d’à côté, l’un assurant l’autre que l’infâme chef nazi Adolf Hitler n’était pas mort dans le bunker de Berlin durant les derniers jours de l’offensive de l’Armée rouge contre la capitale allemande.
- L’autre jeune avait beau le contredire, son interlocuteur insistait sur cette version des faits en expliquant avoir lu ce récit dans l’édition dominicale du Jutarnji list. Tous deux portaient d’évidentes cernes sous les yeux et leurs regards trahissaient le vide, j’en ai donc déduit qu’ils étaient ivres. Et pourtant seuls deux cafés se dressaient en face d’eux. Lorsque le serveur est venu à notre table, je lui ai demandé si ces deux jeunes gens étaient ivres et en réponse j’ai appris qu’aucun alcool ne leur avait été servi. Je les ai alors approchés en demandant la permission de m’attabler avec eux. Une courte conversation aura suffi pour que j’en arrive à la conclusion que le jeune croit réellement en ce qu’il lit dans le Jutarnji list, a raconté la doctoresse Dragovan.
La scientifique a ensuite convié deux de ses collègues auprès du duo et au bout d’une heure de temps en leur compagnie il est ressorti que non seulement le jeune croyait en ladite histoire du Jutarnji list mais qu’il croyait complètement aux thèses développées dans leurs articles par le principal chroniqueur du journal, Davor Butković, et par le rédacteur en chef, Mladen Pleše.
- En les écoutant ainsi converser, de minute en minute la certitude nous gagnait tous les trois que nous étions sur le seuil d’une grande découverte. Prétextant le besoin de me rendre aux toilettes, je me suis écartée de la table pour contacter Drago Potrebica, le directeur de notre institut, lequel a immédiatement compris qu’il s’agissait d’une opportunité sensationnelle pour explorer un phénomène social inédit à ce jour, a déclaré la scientifique.
Le jeune, dont l’Institut des recherches sociales ne souhaite pas révéler l’identité, a été transféré à Zagreb avec tout le suivi nécessaire puis confié à quelques-uns des plus grands noms de la science croate qui vont s’occuper de lui au cours des prochaines semaines. Les recherches ont pour but de découvrir quel genre de structure mentale l’habite.
- Déjà auparavant nous avions voulu établir ce qui pousse les gens à acheter ce journal, tenant en compte qu’y sont principalement publiées des insanités. Cependant il s’est avéré que les gens le lisent pour l’amusement, les pages multicolores et les grandes photographies. Si ces raisons peuvent être risibles à l’homme raisonnable, il ne faut pourtant rien y voir d’inhabituel étant donné que la stupidité est un trait constitutif de la cartographie mentale chez nombre de nos concitoyens. En revanche il s’agit de la première fois que quelqu’un croit pour de bon ce qui est écrit dans ce quotidien, a expliqué le directeur de l’institut, M. Drago Potrebica.
Source : lupiga.com, le 2 mars 2012.
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