Balkan Leaks : les lanceurs d’alerte sont parmi nous
Je pense que WikiLeaks n’a pas besoin de faire l’objet d’une large présentation. Le phénomène est aussi bien connu des personnes qui n’ont jamais allumé un ordinateur de toute leur vie, comme par exemple mes parents. Ils savent qu’il existe une groupe de personnes qui se font appeler WikiLeaks et qui « au moyen de l’ordinateur » révèlent à l’opinion les secrets de la caste politique détestée. En revanche pas mal d’entre qui passons pourtant une partie de la journée, voire la nuit, sur la toile et qui sommes impliqués à divers titres dans les activités alliant l’engagement social et Internet n’ont jamais entendu parler de la version balkanique de WikiLeaks.
La version balkanique de WikiLeaks s’appelle Balkan Leaks et elle a été initiée par un groupe réunissant des journalistes, des experts du secteur IT et des activistes dédiés à la liberté de la presse en Bulgarie. Le groupe est mené par Atanas Chobanov, un blogueur et journaliste indépendant engagé dans le projet de journalisme d’investigation www.bivol.bg.
« Balkan Leaks » a été conçu dans le but de promouvoir la transparence et de lutter contre la collusion entre le crime organisé et le monde politique corrompu dans les pays balkaniques. Les fondateurs ont choisi de se lancer après avoir estimé que WikiLeaks est trop axé sur sa « guerre » avec les USA, d’où le besoin d’une version locale qui s’occuperait des scandales sur place.
Sur la page d’accueil de Balkan Leaks vous sont présentées les notes et instructions relatives à l’utilisation des outils qui permettent de publier de façon sûre les informations à votre disposition. Après avoir vérifié la crédibilité de vos informations, les auteurs de la page autoriseront leur publication, bien entendu en garantissant votre anonymat. Balkan Leaks utilise le système TOR (acronyme pour The onion routing), un système qui permet aux utilisateurs Internet de conserver le parfait anonymat s’ils le souhaitent. Concrètement cela signifie qu’on ne pourra pas vous découvrir si vous envoyez des documents à partir, disons, d’une institution. Il s’agit de la même technologie dont s’est servi WikiLeaks jusqu’en 2010.
Jusqu’à présent c’est surtout le Parti pirate de Serbie qui s’est chargé de faire la promotion de Balkan Leaks sur le territoire de l’ex-Yougoslavie. Il est question d’un groupe qui en partenariat avec plus de 50 organisations soeurs à travers le monde veille au libre flux des informations et œuvre à la suppression du système des brevets, à la réforme des droits d’auteur et à la protection des renseignements personnels. Ils ont organisé toute une série d’ateliers au cours desquels les citoyens intéressés peuvent s’essayer aux techniques de WikiLeaks dont on sait qu’elles ont redéfini le journalisme, l’activisme et la désobéissance civile à l’ère de l’informatique.
Source : abrasmedia.info, le 4 décembre 2011.