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Titre du blog : Balkanikum
Auteur : Balkanikum
Date de création : 14-08-2008
 
posté le 04-12-2011 à 18:09:29

Lettre ouverte du Plénum de la Faculté de philosophie de Zagreb à l’occasion des élections parlementaires (en Croatie).

Durant cette campagne électorale aussi les partis politiques ont tenté de nous convaincre de la nécessité de prendre part aux élections. La participation aux élections est présentée comme un devoir civique et les élections comme une sorte de moment clé où sont tracés le cours futur et le destin du pays.  

Nous, les étudiants, nous analysons avec un intérêt particulier les parties des programmes qui traitent de la science et de l’enseignement supérieur. Il nous faut constater que les principaux partis politiques, les plus susceptibles de former le futur gouvernement, font la sourde oreille à notre revendication clairement articulée et répétée : l’enseignement supérieur doit intégralement être financé par de l’argent public et être accessible à tous. La formule qui en appelle à la réussite en fonction des mérites – les étudiants gagnants et réguliers – est ressassée à travers les programmes. Les critères de la réussite et de la régularité sont, bien entendu, laissés à l’appréciation arbitraire ultérieure et représentent la légitimation idéologique pour une augmentation après coup des droits d’inscription et pour les processus de commercialisation de l’enseignement supérieur. Ainsi les étudiants peuvent-ils être qualifiés [a contrario] de paresseux et de perdants, ce qui donne lieu à l’introduction de droits d’inscription de plus en plus élevés et à un nombre croissant d’étudiants devant financer leurs études. Le discours sur « la réussite » et « la régularité » représente les vieilles supercheries idéologiques néolibérales auxquelles on a recours pour justifier la destruction d’acquis civilisationnels fondés sur la solidarité et le bien public. Ce qui est à l’œuvre est ce même processus incluant les tentatives de modifier la législation du travail au détriment des travailleurs ou bien celles de privatiser la santé. On essaie de justifier ce processus par l’austérité mais il représente cette même politique qui a mené à la crise ; le chemin le plus sûr pour une pauvreté et une fracture sociale plus grande encore.

Nous le réitérons : la science et l’enseignement doivent opérer dans l’intérêt de toute la société et non pas du capital privé. L’enseignement supérieur doit intégralement être financé par de l’argent public et être accessible à tous.

Quiconque constituera le futur pouvoir doit savoir que nous continuerons de lutter pour ces objectifs qui revêtent une importance générale pour toute la société.

Source : josd.org, le 3 décembre 2011.