Deux jours après que l'une des trois lauréates du prix Nobel de la paix, la libérienne Leymah Gbowee, eut adressé son soutien aux manifestants new-yorkais, c'est au tour d'une autre grosse pointure de venir encourager de sa présence les manifestants : le philosophe Slavoj Žižek.
Taxant les puissants de Wall Street de "païens et d'adorateurs irréfrénés d'idoles blasphématoires" face aux manifestants qualifiés de communautés égalitaire que préside l'Esprit Saint - Žižek a prévenu ses auditeurs qu'ils doivent être conscients du danger venant de ceux qui tentent de dépeindre leur lutte comme une inoffensive protestation morale.
- Ils vous diront que vous êtes des rêveurs. Les vrais rêveurs sont ceux qui pensent que les choses peuvent rester indéfiniment telles qu'elles sont. Nous ne sommes pas des rêveurs. Nous nous réveillons d'un rêve qui s'est transformé en cauchemar. Nous, nous ne détruisons rien. Nous ne sommes que les témoins du processus d'autodestruction du système, a déclaré Žižek en début d'exposé.
Se référant à l'effondrement du communisme, il a demandé comment se fait-il que l'on puisse concevoir la fin de toute chose mais pas du capitalisme ? Il a également mis en garde ses auditeurs de ne pas tomber dans le piège facile du narcissisme.
- Là réside le danger. Ici on s'amuse bien. Mais les carnavals se révèlent bon marchés. L'important est ce qui viendra après. Allons-nous alors nous retrouver avec des changements. Je ne voudrais pas qu'un beau jour nous nous retournions pour nous dire à nous-mêmes : ce furent de belles journées, nous étions jeunes et c'était super. Rappelez-vous pourquoi nous sommes ici et quel est le message fondamental : à savoir qu'il nous est permis de songer à des alternatives - a pointé celui qui fait figure d'autorité morale.
Source : vecernji.hr, le 10 octobre 2011.
NB : Si ces manifestations pacifiques devaient être ignorées, alors soyez certains qu'un jour viendront des protestations plus violentes. Et ça ce n'est pas de la philosophie...