posté le 19-07-2011 à 13:58:41
La Serbie sombre avec le "Titanic européen"
La crise de la dette souveraine menace de s'étendre à la Belgique et à l'Espagne, tandis que la France et la Grande-Bretagne ne sont pas plus enviables par leur niveau d'endettement.
Si les dirigeants européens ne s'accordent pas rapidement sur un modèle de sauvetage, la Serbie pourrait bientôt se mettre à sombrer avec les passagers logés en première classe sur le Titanic européen.
La crise dans la zone euro a déjà commencé à se refléter sur la perte de valeur de la devise nationale, et la prochaine étape pourrait bien être le tarissement de l'afflux de capitaux étrangers, déclare Goran Nikolić, économiste attaché au Centre pour une nouvelle politique ("Centar za novu politiku").
D'après lui, "La Serbie est liée en premier lieu à l'Italie et à la Grèce, lesquelles peuvent réduire les investissements dans notre pays à cause de la crise interne, [par ailleurs] une baisse de la demande sur leurs marchés réduira les exportations de la Serbie tandis que le volume de crédits des banques de ces pays opérant chez nous sera également affecté."
Nikolić souligne que l'affaiblissement de l'ensemble de l'économie européenne, sous la pression de la crise de la dette souveraine, aura également un impact négatif sur la Serbie en ce qui concerne l'accessibilité aux prêts concédés par les fonds financiers européens.
"Pour l'instant les Européens luttent moyennant l'introduction de rigoureuses mesures d'austérité, le FMI intervenant là où il faut, et comme mesure la plus extrême on évoque la sortie de la zone euro pour certains pays. La seule chose que le gouvernement serbe peut et doit faire pour se protéger est de réellement respecter les règles fiscales qu'il a lui-même édictées", conclut Nikolić.
Mihailo Vesović, vice-président de la Chambre de commerce de Serbie, pense lui aussi que la situation actuelle dans l'économie italienne peut causer du souci à l'économie serbe, pour laquelle elle est le premier marché d'exportation. "Environ 12,5% du total des exportations serbes vont vers l'Italie. Si la crise touchant ce pays devait prendre des proportions plus sérieuses, le placement de nos marchandises sur le marché italien serait également compromis", estime Vesović.
Selon lui, le secteur bancaire serbe pourrait subir un impact négatif encore plus dangereux de la crise italienne puisqu'en Serbie deux grandes banques italiennes, Inteza et Findomestik, prennent 25% du marché.
Source :
b92.net, le 19 juillet 2011.