posté le 06-07-2011 à 14:32:18
Saša Dimitrijević
A la Galerie Klovićevi dvori de Zagreb se tient jusqu'au 10 juillet une exposition internationale de caricatures sur le thème des "vices".
Saša Dimitrijević, né à
Novi Sad en 1964, a remporté le premier prix. Il dessine chaque jour une caricature dans le quotidien serbe
Narodne novine et collabore au
Večerne novosti. Il s'occupe aussi d'illustration de livres et de design graphique.
Zagreb News : Les "vices" sont cette année le thème de l'exposition de Zagreb. Pourquoi parmi tous les vices avez-vous choisi le tabagisme, que vous avez placé dans un contexte religieux ?
- Depuis peu il est interdit de fumer en Serbie dans les espaces fermés. Les fumeurs, dont je fais partie, sont donc contraints d'aller fumer dans la rue. Cela m'a frappé de voir que les gens ressemblent alors à des soldats d'élites qui se retrouvent dans une sorte de mission et se cachent de quelqu'un. Si j'ai placé le dessin dans un contexte religieux, c'est parce que chez l'homme, en tant qu'être fait de vices, ce qui vaut aussi pour les apôtres, rien n'est sacré hormis les vices.
Zagreb News : Que signifie pour vous le prix décerné ?
- Remporter un prix à l'Exposition internationale de caricatures de Zagreb est un grand
plus pour n'importe quel caricaturiste, car le nombre même de participants et de travaux soumis confirme l'importance de cette exposition.
Zagreb News : Participez-vous régulièrement aux expositions internationales de caricatures ?
- J'envoie sans cesse mes travaux aux concours, il en existe une multitude, d'après certaines estimations plus de 200 par an. Certains thèmes des concours m'inspirent, d'autres pas, et je choisis donc ceux où je vais participer.
Zagreb News : Quel est le statut dont bénéficie aujourd'hui la caricature en Serbie, et pouvez vous en vivre ?
- En Serbie une cinquantaine de personnes s'occupent de caricature, et comme professionnels on en compte une dizaine, dont moi-même. La caricature politique classique publiée quotidiennement est refoulée par la BD fort en vogue et elle n'est présente que dans deux journaux quotidiens. Les journaux dans lesquels je travaille affichent une caricature "classique" dans chaque numéro. Les revues satiriques telles que "Ošišani jež" se sont éteintes mais il existe malgré tout un lectorat, toutefois le peuple n'a pas envire de rire lorsque son porte-monnaie fait "grise mine". Vivre de caricature et possible et nécessaire, à condition de faire preuve de persévérance, ce qui est mon cas.
Source :
Zagreb News (n°250), le 6 juillet 2011.