Il nous aurait fallu un gouverneur de la Banque centrale afin d'empêcher ce pillage. Mais il se trouve que nous n'avons pas de gouverneur. En aurait-on eu un, il aurait retiré séance tenante leur licence aux banques qui rançonnent les citoyens croates - signale l'économiste Slavko Kulić.
"Une fois que tout aura été bradé, aussi bien le peuple que les travailleurs seront exclus de la politique et il n'y aura personne pour se soucier de leur vie. Nous entrons dans un processus où ce qui restera ne suffira même pas pour le miminum vital, et à fortiori pour honorer les dettes envers les autorités qui, elles, rembourseront les dettes externes et qui seront de plus en plus répressives à mesure qu'elles s'affaibliront. Ainsi se comporteront les autorités envers ceux qu'elles ont dépossédés et désarmés, par conséquent envers des individus qui ne pourront plus opposer de résistance. Tout cela, au final, mènera à la disparition des Croates de ces territoires, et cela en l'espace de 70 ans. Les derniers à disparaître seront les sujets militaires et politiques, - souligne Slavko Kulić, un scientifique réputé qui répète de telles mises en garde depuis une bonne quinzaine d'années et dont les pronostics lugubres semblent déjà avoir commencé à se réaliser à la grande stupéfaction y compris de ceux qui s'y entendent.
"Ceci n'est rien au regard de ce qui nous attend"
- Les saisies illégales et massives, à cause desquelles des milliers de gens restent sans rien, confirment que nous sommes entré dans le domaine du dédain dont je viens de parler, là où règne le désespoir et l'agonie et où les gens resteront privés de tout ce qu'ils possédaient. Actuellement nous avons 2,5 millions de saisies en Croatie. Or il se fait que les agences étrangères recouvrent les créances de façon à tout piller systématiquement pendant que le gouvernement le leur permet. Cependant ceci n'est rien au regard de ce qui nous attend. Vous devez savoir que la Croatie est déjà en faillite, car le montant des annuités qui devront être remboursées cette année s'élève à 15 milliards d'euros (d'après les informations des banques étrangères), alors que la Croatie ne possède en réserve pas plus de 10,5 milliards d'euros. A cause de cette situation catastrophique l'Etat sacrifie ses citoyens, les saisies en sont le plus bel exemple. C'est ainsi que s'opère un pillage impitoyable et imperturbable que l'on peut qualifier d'euthanasie néolibérale parce que derrière elle il ne reste rien - affirme Kulić. En même temps il confirme l'exactitude des informations que nous avons obtenues, d'après lesquelles l'organisation criminelle associée (que constitue l'Etat), rançonne depuis des mois ses propres citoyens au moyen de saisies illégales.
Les banques étrangères avec l'aide de larbins locaux vivent de l'esclavage par la dette
Il ajoute que déjà maintenant il clair comme le jour que les banques étrangères avec l'aide de larbins et parasites locaux qui manient le sceau (les notaires) vivent de l'esclavage par la dette, c'est-à-dire prospèrent sur le dos des citoyens qui ont été obligés de souscrire à un crédit et qui ne peuvent plus rembourser ces crédits gonflés par les intérêts et les différences des taux de change, raison pour laquelle ils resteront privés de tout ce qu'ils possédaient.
Les mêmes banques se comportent autrement dans d'autres pays
Il nous aurait fallu un gouverneur de la Banque centrale afin d'empêcher ce pillage. Mais il se trouve que nous n'avons pas de gouverneur. En aurait-on eu un, il aurait retiré séance tenante leur licence aux banques qui rançonnent les citoyens croates avec un telle froideur. Ces mêmes banques n'agissent pas ainsi dans d'autres pays. C'est pourquoi j'affirme que la crise en Grèce et en Argentine n'est rien en comparaison avec la catastrophe qui va s'abattre sur la Croatie. C'est de cela que je préviens l'opinion depuis déjà une bonne quinzaine d'années, mais personne ne m'écoute ou ne me prend au sérieux - conclut sur un ton pessimiste Slavko Kulić, l'un des économistes croates les mieux cotés dans le monde mais hélas peu pris au sérieux en Croatie depuis une vingtaine d'années.
Source : dnevno.hr, le 14 juin 2011.