L'animatrice et rédactrice du troisième journal télévisé de la Télévision publique croate échange en cinq jours 133 SMS avec Oliver Grbić, le directeur de la police croate, dont une majeure partie au beau milieu de la nuit. Le site d'information en ligne index.hr publie la liste des copies des échanges téléphoniques.
Précisons que l'animatrice est en instance de divorce tandis que son interlocuteur nocturne est toujours marié. Mais l'intérêt n'est pas là. Il est ailleurs, et à double titre puisque d'une part la journaliste présentatrice a évidemment l'occasion d'informer régulièrement tout le pays sur les affaires dont sont accusées Oliver Grbić, dont celle récente d'avoir tout bonnement suggéré au gouvernement de rédiger des dénonciations anonymes contre les leaders de l'opposition (voir les notes [1] et [2]). D'autre part parce que la police est censée enquêter en toute objectivité sur des affaires financières louches dans lesquelles cette journaliste est elle-même impliquée.
Voilà donc un bien joli couple, fort bavard mais pas très net ! Car si Oliver Grbić, le patron de la police croate, a tout l'air de nager en eaux troubles, sa nouvelle compagne n'est pas mieux servie en matière de déontologie.
A ce propos j'ai traduit un extrait d'article récent (30-05-2011) intitulé "La Télévision croate doit-elle s'excuser pour les années 1990". Il y est question des journalistes qui ont propagé la guerre dans les années 1990 et qui ont donc du sang sur les mains :
"A cette époque s'était distinguée l'employée actuelle de la Télévision croate, Dijana Čuljak Šelebaj. Nous citerons cette fois deux de ses reportages qui sont entrés dans (les annales de) l'histoire du journalisme propagateur de guerre.
Exemple n°1 : Se tenant devant le camp de concentration de l'Heliodrom [1], elle déclara dans un reportage pour la Télévision croate : "Bon nombre n'ont pas voulu quitter cet endroit sinon agréable du moins sûr". Pour rappel, il s'agissait d'un des camps les plus malfamés fondés par l'"Herceg Bosna", ainsi qu'un lieu où bon nombre de Bosniaques ont péri.
Exemple n°2 : En mai 1993, pour l'émission "Image sur image", Dijana Čuljak Šelebaj a filmé la capture de treize soldats de l'ARBiH à partir du batîment "Vranica" situé à Mostar et elle s'est entretenue avec eux. Par la suite dix d'entre eux ont été retrouvés morts. Dans le même reportage elle déclara "Ce bâtiment est connu parmi les gens de Mostar comme étant Vranica, au demeurant le siège du Commandement de l'ARBiH, et à l'intérieur les musulmans extrémistes y retiennent prisonnier des civils croates". Plusieurs années plus tard, dans un entretien pour le journal BH Dani, elle confia qu'il s'agissait d'une réthorique normale pour l'époque, qu'elle croyait à toutes les informations qu'elle recevait de la part des représentants du Conseil croate de défense (HVO), qu'elle ne pouvait pas savoir qui se trouvait dans ce bâtiment et qu'elle n'a pas été la pire."
[1] Heliodrom, ancien gymnase militaire de Mostar devenu camp de concentration du HVO.
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Vous voyez chers lecteurs, il y a bien longtemps que la guerre est finie, pourtant tout ce petit monde véreux, mafieux et criminel (que j'ai appelé sur ce blog la Gérontocroatie) est toujours en place. Et il continue de tenir les postes clés dans le pays.