Depuis le 4 juin la collection Marinko Sudac présente sur le navire Galeb, ancré à Rijeka, les oeuvres de quelqu'uns parmi les artistes et groupes d'artistes les plus marquants de l'avant-garde yougoslave. L'exposition intitulée "Domaine de rétention : l'art engagé de la Collection Marinko Sudac" présente quelque 200 travaux appartenant à toutes les disciplines de l'avant-garde. Le tout est accompagné de matériel d'archives, d'extraits d'interviews de différents artistes, ainsi que de documents concernant le navire Galeb, lequel navire nous renvoie à l'époque de l'ancien président à vie de la République fédérale socialiste de Yougoslavie, Josip Broz Tito.
Parmi les invités du vernissage annoncé comme un grand spectacle figure l'actrice Sophia Loren. L'exposition est organisée par Marinko Sudac et l'Institut de Zagreb pour l'étude de l'avant-garde, en collaboration avec la Ville de Rijeka. Elle attirera également une partie du public de la 54e Biennale de Venise, ouverte au public depuis le 4 juin.
Sur trois des cinq ponts du navire seront présentées les oeuvres d'artistes et de groupes d'artistes tels que Zenit, les Traveleri, Ivana Tomljenović Meller, Marko Ristić, Ljubomir Micić, Exat51, Aleksandar Srnec, Gorgona, Grupa OHO, Porodica iz Šempasa et Marijan Molnar.
On pourra également y découvrir : Grupa šestorice umetnika, Tomislav Gotovac, Balint Szombaty, Slavko Matković, Crveni peristil, Željko Kipke, Vlado Martek, Autopsia, Kugla glumište, Pečuška radionica, Grupa Tok, Željko Hegedušić, Atalay Gabor, Attila Csernik ainsi que les revues Zenit, MA, Devětsil et Testa di Ferro mais aussi les films de Želimir Žilnik, Naško Križnar, Marjan Ciglič i Marko Pogačnik ou encore les manifestes futuristes.
D'après les mots de Branko Frančeski (Franceschi), président de l'Institut pour la recherche de l'avant-garde, l'exposition jette un pont conceptuel entre les virtualités de deux mondes culturels : le navire "Galeb" et l'art engagé de la Collection Marinko Sudac.
En même temps, l'exposition conjugue deux collections qui, chacune à sa manière, sont sur le point de rejoindre un musée.
D'après Frančeski, l'exposition est tournée vers l'impossibilité pour notre société d'ouvertement accepter, évaluer et mettre à profit l'héritage culturel du passé récent, pour lequel il existe un intérêt réel sur la scène internationale mais que nous n'utilisons pas suffisamment.
Le Galeb offre un excellent cadre pour exposer l'art engagé parce que d'un côté il symbolise les plus hautes aspirations de la Yougoslavie socialiste de Tito en tant que facteur incontournable et indépendant de la politique internationale (c'est sur le Galeb que Tito, Nehru et Nasser ont défini le concept du mouvement des non-alignés), tandis que de l'autre il symbolise le penchant de Tito pour le luxe, les soirées de gala et la vie facile.
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Source : e-novine.com, le 5 juin 2011.