La présidente du Parlement serbe, Slavica Đukić Dejanović, psychiatre de formation, s'est tout de suite précipitée pour examiner Ratko Mladić lorsque celui-ci en a fait la demande depuis sa cellule. "Il aurait mieux valu que ce soit Mladić qui l'examine étant donné que c'est le même univers mental", a déclaré l'écrivain Svetislav Basara.
En effet depuis que Ratko Mladić a été arrêté les médias serbes publient pour la plupart des informations sur les requêtes et besoins de celui qui est accusé de génocide, plutôt que de se demander comment ce dernier est parvenu à se cacher pendant 16 bonnes années.
Des fraises, une télévision, une visite sur la tombe de sa fille... tous les souhaits de Mladić sont exaucés, même celui d'être examiné personnellement par la présidente du Parlement serbe, Slavica Đukić Dejanović. Elle a déclaré pour Radio Slobodna Europa (RSE ) qu'elle a reçu la demande du tribunal afin d'examiner Mladić mais qu'elle ignore pourquoi celui-ci a justement porté son choix sur elle.
"Il aurait mieux valu que Ratko Mladić l'examine"
Sans se perdre en commentaires l'écrivain Svetislav Basara a simplement déclaré à la RSE : "Il aurait mieux valu que ce soit Ratko Mladić qui l'examine étant donné qu'il s'agit du même univers mental".
La professeure d'université Srbijanka Turajlić estime pour sa part que tout le personnel politique serbe, les organes du pouvoir et les journaux quotidiens se comportent comme si leur seule mission était de "conforter, exalter et construire un culte à Ratko Mladić".
"Malheureusement je dirais que nos dirigeants font partie du pourcentage de citoyens qui pensent que Ratko Mladić n'est pas un criminel et qui estiment simplement qu'il s'agit d'une odieuse obligation qui nous est imposée par un affreux monde extérieur. Et il leur semble qu'il serait bien de la "jouer" ainsi avant les élections. C'est pourquoi tout ce cirque autour de Ratko Mladić pourrait être amusant si ce n'était terrible", fini par conclure Turajlić .
"Ceci est un reality show dont le but est d'éviter le vrai sujet"
"Ceci aussi est un reality show, diffusé jour et nuit, dans le but d'éviter le vrai sujet, c'est-à-dire où Ratko Mladić était-il ces cinq ou dix dernières années. Qui l'a caché ? Par exemple qui a tué les soldats à Topčider et quel a été le véritable rôle de l'Etat serbe dans la cavale de Ratko Mladić ?", observe le sociologue Ivan Kuzminović, collaborateur du Comité d'Helsinki.
Quoi qu'il en soit, on a l'impression que tous négligent le fait qu'a été arrêté le chef d'une armée dont les dirigeants ont pour la plupart été condamnés et que partout sur terre son nom tend à être associé à la souffrance, au sang et au crime, écrit Radio Slobodna Europa.
Source : danas.net.hr, le 31 mai 2011.