posté le 12-05-2011 à 12:20:00
Dieu seul le sait
Il ne reste que trois semaines et demie avant que le pape Benoît XVI n'arrive en Croatie, mais l'Etat n'a aucune idée de ce que coûtera au contribuable son séjour de deux jours à Zagreb. C'est du moins ce qui est dit au Ministère des affaires étrangères et de l'Intégration européenne (MVPEI), chargé de coordonner au nom de l'Etat les préparatifs pour la venue du pape. Ils disent que "pour l'instant il est encore trop tôt pour donner une estimation" des coûts de la visite. Mais même s'ils ignorent combien d'argent va être déboursé pour la visite pontificale, ils sont persuadés que les bénéfices l'emporteront sur les dépenses.
"Il faut absolument tenir compte de ce que à elle seule la venue du Saint Père en République de Croatie ainsi que l'importance de cette visite surpassent largement les frais d'une telle visite. Quoi qu'il en soit, nous souhaitons souligner qu'il sera fait en sorte que chaque participation des contribuables soit dépensée de façon rationnelle et transparente", affirment-ils.
Les médias avancent de leur côté le chiffre de 42 millions de kunas, une somme calculée sur base des expériences d'autres pays qui ont accueilli le pape ces derniers temps. Par exemple, la BBC britannique a divulgué l'année dernière que les dépenses totales des quatre jours passés par le pape en Grande-Bretagne ont coûté quelque 15 millions de livres, sans compter les frais de la police et de la sécurité, dont la moitié a été assumée par l'Etat. Ce qui signifie que pour les contribuables locaux la visite pontificale a coûté plus de 50 millions de kunas, écrit le journal Novi list.
D'autre part les frais du déplacement de Benoît XVI en Espagne, qui a duré un jour, ont été évalués à 3,7 millions d'euros par l'agence Reuters, c'est-à-dire à peu près 26 millions de kunas.
Se fondant sur ces estimations, le président de
l'association David, Boris Stanojević, a annoncé une manifestation contre la venue du pape qui aura lieu la veille du premier jour de la visite, le 3 juin, sur
la Place des fleurs à Zagreb. "Nous souhaitons une manifestation pacifique et c'est pourquoi nous n'avons pas organisé le rassemblement durant le séjour pontifical à Zagreb. Toutefois nous souhaitons faire passer le message. L'Etat afffirme que Benoît XVI va nous aider concernant l'entrée dans l'UE, ce qui est une simple carabistouille. Et s'il est invité par l'Eglise catholique, alors c'est elle qui doit payer son séjour", souligne Stanojević, qui pense que cela revient à jeter de l'argent par les fenêtres à un moment où quantité de gens dans le pays sont dans la pauvreté.
Cependant,
une enquête menée par le site "Križ života" révèle que seul un tiers des personnes interrogées pense que la visite de Benoît XVI devrait être financée par l'Eglise. Dix pour cent estiment que les frais devraient être assumés par l'Etat tandis qu'une majorité (55%) considère que le financement devrait se faire aussi bien sur le compte de l'Eglise que celui de l'Etat.
Source :
h-alter.org, le 12 mai 2011.