Manifestations en Croatie : le président convoque les dirigeants
ZAGREB - Le président croate, Ivo Josipovic, a entamé vendredi des réunions en chaîne avec les dirigeants des partis parlementaires pour discuter de la situation politique dans le pays confronté à des manifestations antigouvernementales, a-t-on annoncé auprès de la présidence.
"La raison pour laquelle j'ai convoqué les partis est de parler de la stabilité" dans le pays, avait déclaré jeudi M. Josipovic.
Le président souhaite aborder le déroulement des négociations d'adhésion croates à l'Union européenne, qui sont en phase finale, mais aussi parler d'une vague de manifestations populaires contre le gouvernement, de la situation économique et des futures élections législatives, a indiqué son cabinet.
Des rassemblements et défilés, organisés sur le site de socialisation Facebook, ont lieu à intervalles réguliers depuis fin février à Zagreb, mais aussi dans d'autres villes.
Les manifestants réclament la démission de la Première ministre, Jadranka Kosor, et lui demandent de convoquer des élections anticipées. Ils accusent le gouvernement de mauvaise gestion et de corruption.
M. Josipovic a déclaré jeudi que les gens manifestaient parce qu'ils "traversent des temps difficiles, parce qu'ils n'ont pas d'emploi, qu'ils ne sont pas payés pour leur travail et que leurs familles ont faim".
Mme Kosor avait affirmé mercredi qu'elle était déterminée à "achever le travail entamé", notamment les négociations d'adhésion à l'UE et la lutte contre la corruption. Ella a fait savoir qu'elle entendait annoncer la date des élections après la fin des négociations d'adhésion, souhaitée pour juillet.
"Les élections auront lieu à la fin 2011, même si le délai légal (pour leur déroulement, ndlr) est mars 2012", a déclaré Mme Kosor vendredi, à l'issue de la réunion avec le président, ajoutant qu'elle ne céderait à aucun "ultimatum" pour annoncer une date précise.
"Si les élections étaient convoquées maintenant, comme certains le demandent, il n'y aurait pas de chance pour boucler les négociations (d'adhésion) avec l'UE, parce qu'un gouvernement technique ne peut pas faire le travail nécessaire jusqu'à la fin des négociations", a affirmé Mme Kosor, citée par l'agence Hina.
Les partis de l'opposition, menées par le Parti social-démocrate, réclament aussi la tenue des élections anticipées, arguant qu'elles ne mettraient pas en péril l'avancement du pays vers l'UE.
Mme Kosor dirige le gouvernement croate depuis 2009. Elle a succédé à Ivo Sanader, arrêté en décembre en Autriche à la demande de la justice de son pays qui le soupçonne de détournement de fonds.
Source : romandie.com, le 11 mars 2011.