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Titre du blog : Balkanikum
Auteur : Balkanikum
Date de création : 14-08-2008
 
posté le 02-03-2011 à 12:09:23

De nouvelles manifestations Facebook sont prévues aujourd'hui à Zagreb En attendant voici un bilan rédigé par l'activiste Zoran Oštrić à propos des dernières qui ont eu lieu.   

 

Progrès notable lors des dernières manifestations

 

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Tandis que j'écris, il y a encore des manifestants dans les rues de Zagreb, quoique la plupart se soient dispersés.

 

Avant tout je veux dire, sur base de ce que l'on sait jusqu'à présent, que les organisateurs ont cette fois pris leur travail plus au sérieux et ont réalisé ce que j'avais noté dans le commentaire posté la veille :

 

"Les Facebook(iens) (faute de meilleur terme), qui se sont rassemblés à l'appel d'Ivan Pernar, ont fait preuve d'inexpérience et de naïveté. Il y a eu diverses manifestations, y compris non déclarées et d'autres où l'on a volontairement enfreint la loi, mais il existait l'organisation et les préparatifs des participants pour que de telles idioties soient évitées. (...) Les Facebook(iens) vont maintenant faire face à une lourde responsabilité avant la manifestation dûment déclarée prévue pour demain."

 

Je les en félicite.

 

Un de mes textes dans le "Journal des étudiants" datant de 1987, un reportage sur les manifestations étudiantes à Novi Sad, était intitulé "Manifester ce n'est pas déconner". Que cela se comprenne et que l'on continue à se comporter de la sorte. Il s'agit d'un travail sérieux.

 

A mon avis, il faut rendre hommage à la police, qui, à ce que je vois, a agi professionnellement. Elle n'a pas répondu aux provocations telles que celles qui consistaient à montrer ses fesses - du reste déplaisantes, et dans des circonstances normales passibles d'une contravention, même si en l'occurence cela faisait partie de la "performance", de même que Tom Gotovac en son temps s'était promené nu sur la place du ban Jelačić.

 

Les manifestants ont bien appliqué la tactique "indienne", en utilisant leur mobilité et en changeant brusquement la direction de leurs allers. Ils ont également bien mis à profit la stratégie de la "guérilla", en mobilisant chemin faisant, sur le terrain, de nouveaux participants.

 

Ce mercredi donnera encore l'occasion d'affiner la tactique.

Il est également positif que cette fois deux revendications aient été clairement formulées :

1) la démission du gouvernement

2) des élections anticipées

 

Réellement on ne peut rien exiger de plus lors de telles manifestations. Ce gouvernement doit partir pour de bon. Tout le reste en son temps.

 

Peut-être aurons-nous besoin d'une campagne civique intensive, semblable à celle de 1999 (mais cette fois sans les six millions de dollars américains destinés aux professionnels des associations), pour appeler les gens à participer aux élections, pour qu'ils comprennent que leur voix peut effectivement changer les choses. Nous nous sommes battus pour avoir des élections libres et c'est pour cela que nous avons renversé le régime à parti unique.

 

Hier lors des élections pour les comités locaux à Šibenik (certes pas un pouvoir étendu mais qui compte pour certains à même de décider), nous avons vu la démocratie menacée, l'abandon de certains droits fondamentaux. Moins d'un quart des votants ont pris part aux élections, et le HDZ a remporté 50% des voix. "Une démocratie active" est l'un des éléments clés que nous devons mettre en place.

 

Bien entendu on ne peut en rester au simple acte de voter. La politique est une chose trop sérieuse que pour la laisser aux politiciens. (Et si je dois à nouveau être politicien - quoique pour l'instant j'ai mordu la poussière - je me tiendrai à cela).

 

Plutôt que des associations et le "troisième secteur", après vingt ans, il nous faut reconstruire un mouvement social.

La démocratie - participative, délibérative, prospective. (Comme je l'ai écrit dans l'article "Sept points de la politique en Croatie" publié dans le numéro zéro de "Zelena politika").

 

Pour que ce gouvernement chute il va falloir se battre.

Choisir avec circonspection.

Puis alors construire. Et apprendre chemin faisant.

 

Sur ce point nous ne sommes nullement seuls puisque nous faisons partie du mouvement planétaire pour un autre monde... qui est possible. C'est ce que les étudiants ont été les premiers à réaliser il y a deux ans, en rejoignant le mouvement mondial pour une éducation libre et émancipatrice. C'est ainsi, et non pas en se faisant bien voir des bureaucrates et des spéculateurs, que nous construirons notre réputation et notre image de marque dans le monde.

 

 

 

Source : pollitika.com, le 28 février 2011.