Grenade/ambassade de Croatie: une mise en garde à Josipovic et Tadic
Zagreb - Le colis explosif contenant une grenade, expédié à l'ambassade de Croatie à Berlin, contenait un message d'avertissement aux présidents croate Ivo Josipovic et serbe Boris Tadic, favorables tous deux à une amélioration des relations bilatérales, a rapporté mardi la presse croate.
"Cette petite grenade est un avertissement adressé à Ivo Josipovic et Boris Tadic", a rapporté le quotidien Vecernji List, citant des extraits du message.
Ce message contenait une série d'insultes adressées aux deux dirigeants, dont les bonnes relations sont de notoriété publique, a indiqué le quotidien, citant des sources allemandes.
L'envoi du paquet intervient deux jours avant la visite à Berlin du président croate qui aura lieu comme prévu, selon la présidence croate.
L'auteur du message, qui signe des initiales HF, a également promis de "venger" le meurtre d'un policier croate commis il y a vingt ans par des Serbes de Croatie. "Rien ne peut nous arrêter", a assuré le message.
"Il s'agit selon toute évidence de cercles politiques extrémistes qui ne tiennent pas à la démocratie, ni au progrès de la Croatie, ni à la Croatie européenne", a déclaré mardi M. Josipovic à la radio nationale.
"Nous savons que notre politique régionale est un élément important de notre politique européenne", a ajouté M. Josipovic. "La Croatie ne renoncera pas à sa voie européenne".
La proclamation de l'indépendance de la Croatie en 1991 a entraîné un conflit long de quatre ans avec les Serbes de Croatie qui s'y opposaient. Pendant la guerre, qui a fait 20.000 morts, Belgrade leur a fourni un soutien politique et militaire.
Selon le quotidien Jutarnji List, le message émane d'un groupe extrémiste croate, Hrvatski Feniks (Phoenix croate).
Pourle moment, la police de Berlin ne dispose pas de pistes crédibles sur les suspects possibles.
Les rapports entre la Croatie et la Serbie se sont graduellement améliorés depuis le conflit de 1991-1995.
Mais le processus s'est notablement accéléré depuis la prise de fonctions du président Josipovic, au début de 2010. Ivo Josipovic et Boris Tadic ont fait depuis plusieurs gestes importants en faveur de la réconciliation.
Source : romandie.com, le 18 janvier 2011.