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La gérontocroatie vous souhaite une goitreuse année !

Elle est leur marionnette, pourquoi voulez-vous qu'ils la critiquent ? 

Non la marionnette n'est pas prête de s'en aller. Pourquoi le ferait-elle puisqu'elle est maintenue artificiellement au pouvoir par le réseau des ambassades occidentales en Croatie ? Si vous voulez une preuve de plus de ce que j'avance, je peux vous la donner sans problème. Jamais on n'a entendu les ambassadeurs occidentaux faire un commentaire sur le naufrage économique de la Croatie. Bizarre non ? Ca ressemble fort à un silence gêné de leur part. Pourtant la Croatie est censée rejoindre l'Europe très bientôt, la date la plus souvent citée étant 2013. C'est un peu comme si le désastre économique du 28ème membre de l'UE ne faisait ni chaud ni froid à ceux qui d'ordinaire sont portés à faire le moindre commentaire sur n'importe quel sujet d'ordre intérieur concernant le pays (c'est tout juste s'ils n'ont pas un avis sur la longueur des jupes que les filles doivent porter).

Mais on dirait que les choses ont un peu changé ces derniers temps et qu'ils sont devenus moins loquaces depuis l'intronisation de leur petite protégée. En effet personne n'a élu la Premier ministre Jadranka Kosor qui a été désignée de manière rocambolesque par son prédécesseur actuellement en prison auquel on repproche les faits d'«association visant à perpétrer un délit pénal» et d'«abus de pouvoir». Ca vous interpelle ? Oui peut-être mais pour eux c'est no comment...  La Croatie compte désormais presque autant de personnes actives que de personnes passives. Ca suscite vos interrogations ? Oui peut-être mais pour eux c'est no comment...  Des centaines de milliers de chômeurs en plus depuis l'intronisation de J. Kosor, un nombre incalculabre de personnes qui travaillent sans être payées, des entreprises qui ferment les unes après les autres, un pays où la production s'est effondrée... Vous vous posez des questions ? Oui peut-être mais pour eux c'est no comment... J'arrête la démonstration ici, d'ailleurs vraiment est-ce que j'avais besoin de vous fournir cet argument de plus lorsque l'on sait maintenant grâce à WikiLeaks que certaines ambassades constituent un lieu où bien des choses se manigancent, y compris sur le choix des personnes qui doivent absolument être au pouvoir quoi qu'il arrive ? 

Un autre élément troublant, décidément cette note a l'air de fourmiller de bizarreries, le président Ivo Josipović récemment élu n'a jamais réclamé la démission du gouvernement Kosor alors qu'il n'a certainement pas été élu pour promouvoir la misère généralisée du pays et qu'en plus il n'appartient pas au même camp politique. (Elle est de droite, lui est de gauche si ces choses ont encore un sens). On pourra dire au moins de Josipović, à la différence des ambassadeurs étrangers qui n'ont pas de comptes à rendre à la population, qu'il semble se sentir un peu gêné vu qu'il ne cesse de se geindre sur la situation économique du pays. Il se geint mais il ne prend aucune mesure pour que les choses changent. Alors laissons le se geindre, d'ailleurs il le fait très bien. 

Tout ceci nous rappelle que la politique est cuisinée dans de hautes sphères qui ne nous sont pas accessibles et qu'en outre il existe un bel accord touchant entre les principaux intéressés.

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Le lecteur va sans doute me dire "d'accord vos arguments ne sont pas si insensés, vous nous avez habitué à pire, mais est-ce que vous pourriez nous donner un exemple un peu plus concret qui montre la rançon de toute cette politique ?" Bien entendu et je peux même vous en donner un tout chaud et tout récent qui illustre cette politique néo-coloniale mise en oeuvre. En effet la Croatie vient tout juste de renouveler le contrat de ses importations de gaz et elle l'a fait avec l'Italie et non pas avec la Russie qui a mal pris cette décision. De manière plus générale je voudrais aussi rappeler que depuis que J. Kosor a été nommée Premier ministre son pays a augmenté par deux fois son contingent de soldats en Afghanistan lequel se monte désormais à 350 hommes. Ceci est loin d'être négligeable pour un petit pays où moins d'un million quatre cent mille personnes ont un travail. On peut même parler d'une petite armée engagée sur le front des opérations malgré le désastre économique à l'arrière. 

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Et maintenant le lecteur entraîné par ma bonne disponibilité à répondre aux questions va peut-être me demander "mais est-ce que l'opposition en Croatie est si terrible, s'agit-il d'horribles révolutionnaires prêts à mener une politique sensiblement différente au point que J. Kosor doive être soutenue telle un cadavre dressé dans un placard étroit ?". Et bien ma réponse est non. Sur ce point je crois qu'il n'y aura absolument personne pour me contredire mais il est un fait que l'opposition mènerait la même politique à quelques virgules près. Il n'existe de sa part aucun signe, aucun geste symbolique ni aucune parole prononcée qui indiquent qu'elle ferait une politique sensiblement différente de celle de la majorité actuelle. Et justement je crois que c'est avec ce genre de réflexion que l'on peut s'apercevoir du poids absolu du néo-colonialisme. Tout simplement les néo-colonisateurs ne veulent prendre aucun risque. D'ailleurs pourquoi le feraient-ils puisqu'ils tiennent tous les fils dans leurs mains ? 

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"Qu'est-ce que vous entendez par risque ?". Je vous répondrais par risque un gouvernement un tantinet autoritaire et décidé à suivre sa propre voie comme tente par exemple de le faire la Hongrie ces derniers temps. La Hongrie à l'instar de la Croatie est une nation malade victime du néo-colonialisme de l'Europe et qui rue actuellement pas mal dans les brancards. Toutefois avant de la juger et de la condamner je vous invite à essayer de la comprendre. On dirait que la Hongrie connaît une situation assez semblable à celle de la Croatie à cause de problèmes internes, surtout démographiques, qui créent un véritable chamboulement dans tous les domaines de son existence et qui la mettent en péril. Cette Hongrie qui est acculée dans le coin et qui se débat en s'agitant d'une manière quelque peu désordonnée, probablement contre-productive et peut-être même inutile, pose des petits problèmes à l'Europe. Ces petits problèmes il ne faut tout de même pas les exagérer. En effet ce n'est quand même pas la retour du stalinisme ni l'instauration du pinochisme qui couve à Budapest.

"Et ce genre de situation hongroise serait alors ce dont l'Europe ne veut pas voir apparaître en Croatie ni ailleurs ?" Entre autre. On pourrait voir les choses comme cela quoique ce ne soit pas le seul angle d'analyse. Néanmoins un observateur un peu averti aura tout de suite remarqué les situations politiques diamétralement opposées de ces deux pays qui souffrent néanmoins des mêmes maux. D'un côté nous avons une Hongrie malade et agonisante qui cause à l'Europe quelques soucis d'enfant rebelle mais qui par ailleurs montre encore quelques signes de vie. De l'autre côté nous avons la Croatie qui est elle aussi complètement "naze" mais qui à la différence de sa voisine est entièrement décapitée et plus morte que vive. Alors qu'un Hongrie nous avons un pouvoir fort et détenteur d'une écrasante majorité qui tente de réaffirmer son autorité aussi bien sur le plan intérieur qu'extérieur, en revanche en Croatie nous avons un gouvernement totalement déconsidéré et en proie à une reconstruction permanente, un pouvoir qui ne tient plus en place que grâce à ses tuteurs internationaux. En Croatie, comme je l'ai dit plus haut, les centres de décision sont constitués par les ambassades et leurs activités peu glorieuses. 

En résumé nous avons d'un côté un autoritarisme maladroit et de l'autre un applatissement visqueux et fuyant. A partir de là chacun est libre de juger et on pourra aussi dire que s'il fallait choisir entre ces deux options cela reviendrait à choisir entre la peste et le choléra. Néanmoins vous savez que je prône la rébellion et c'est pourquoi la situation en Hongrie me paraît beaucoup plus favorable qu'en Croatie. Il y a d'ailleurs un tout petit élément qui vient à l'appui de ce genre de point de vue. Alors qu'on parle encore de la Hongrie, quitte à ce que ce soit souvent en mal, en revanche la Croatie est devenue un non sujet d'information. Qui s'intéresse encore à la Croatie, y compris dans les médias ? Le pays semble avoir disparu des écrans radars, ne plus être qu'une plage pour vacanciers et rien de plus. Un statut qui par dessus le marché n'a rien à voir au fait qu'elle se rapproche de l'Europe ou s'en éloigne. 

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En prime un article de fond sur la Hongrie