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Titre du blog : Balkanikum
Auteur : Balkanikum
Date de création : 14-08-2008
 
posté le 15-12-2010 à 14:39:29

Le témoignagne de l'un des exécuteurs du groupe de Merčep : Comment on tuait à Pakračka Poljana
 


Pour Gospić l'ordre était de "nettoyer ethniquement" ; nous avons tué le responsable de la poste, de l'hôpital, les propriétaires des restaurants ainsi que l'un ou l'autre Serbes. Les meurtres se faisaient d'une balle dans le front, car on n'avait pas de temps. Je répète, les ordres d'en haut était de réduire le pourcentage de Serbes à Gospić. Nous nous sommes rendus [au village de] Slano à quatre occasions et on a liquidé treize personnes, tous étaient des Serbes... On retenait les prisonniers dans le sous-sol de l'école primaire, et lorsqu'il y en avait plus on les plaçait dans les salles de classe. Pour eux le pire était les nuits, lorsqu'on les soumettait à un interrogatoire, ce qui veut dire qu'on essayait de trouver la meilleure façon de leur occasionner le plus de souffrance pour qu'ils avouent le plus de choses. Savez-vous quelle est la meilleure façon ? Brûler le prisonnier avec la flamme d'une bouteille de gaz puis verser du vinaigre, ce que vous faites de préférence sur les parties génitales et les yeux. Ensuite, il existe un petit inducteur, le téléphone polonais, auquel vous branchez alors le Serbe. Il s'agit d'un courant continu, il ne peut pas tuer mais produit un sentiment désagréable sur le bonhomme. Tu demandes alors à ce Serbe connecté d'où il est, il te répond de Dvor na Uni, et alors toi, en faisant tourner le téléphone polonais tu appelles Dvor na Uni. Parfois les prisonniers se faisaient enfoncer du cable à cinq fils dans le cul, on le leur laissait quelques heures pour qu'ils ne puissent s'asseoir. On leur ouvrait des plaies sur lesquelles on répandait du sel ou du vinaigre. Généralement on ne leur permettait pas d'arrêter l'hémorragie. De même, tous ont du apprendre le même jour [à chanter] "Lijepa naša", ce à quoi les a forcé le le commandant de la prison Mijo Jolić, qui aujourd'hui, de même que Suljić, possède des restaurants aux quatre coins de la Croatie.

 

... à Pakračka Poljana on a tué aussi bien des Croates que des Serbes. Même les Croates à Poljana nous craignaient. Le village, en effet, entendait toute la nuit des hurlements et des appels à l'aide venant de la prison, les gens ne pouvaient pas dormir, mais ils n'étaient pas censés nous le dire. Tous savaient que s'ils posaient des questions ils pourraient eux-mêmes finir en prison. Qui étaient ces Croates ? Et bien l'une des plus jolies Croates était Marina Nuić. Ensuite Aleksandar Antić, même si beaucoup disaient de lui à tort qu'il était un Serbe... Antić a dit à Mikula, "Tue-moi, je t'en prie", et lui l'a tué. Une balle dans la tête avec un magnum, et j'ajoute qu'Antić avait dû lui-même creuser sa tombe. Avant sa mort Suljić, Rimac et Mikula lui avaient administré de sacrées raclées [au centre des expositions] Velesajam, et ce n'est que lorsqu'il a été amené en bas [à Pakračka Poljana] qu'il a été interrogé. Puis il y a Ilija Horvat dont la faute était d'avoir accueilli dans sa maison des Croates et des Serbes. Il y avait aussi un Italien, car dans les environs de Poljana il existe un village italien. Un Italien pareil aux Italiens, un vendu. On l'a attrapé et sans interrogatoire ou quoi que ce soit on l'a liquidé. Je l'ai tué personnellement. J'ai une fois déclaré que tous ceux que j'ai tués sont morts heureux, car sur un petit carnet j'écrivais une confirmation pour qu'ils puissent franchir notre poste garde et, eux, avec cette confirmation regagnaient leur maison tout heureux. C'est alors que je les attendais avec un fusil de sniper. Ils sont morts le sourire au lèvre. Cet Italien a été tué à cause d'un fusil automatique qu'il avait volé à l'école primaire pour le revendre à des Serbes. Nous on ne distinguait pas entre les militaires et les civils pour ce qui est des Serbes ; si on trouvait un fusil caché n'importe où, on voyait en lui un tchetnik. Les Serbes à l'époque avaient bien de la peine à survivre, car ce n'est pas pour rien qu'on raconte que là où nous passons l'herbe ne repousse pas. Pour autant que je sache, plus de cinquante Serbes ont été amenés à Poljana depuis Zagreb et ils l'ont été par tous ceux qui faisaient partie du cercle étroit de Merčep - Rimac, Suljić, Mikula, Hodak, moi... D'après mes calculs ont été liquidés à Poljana environ 280 personnes au total, dont une dizaine de femmes. A part Marina Nuić, je me rappelle d'une certaine Nada de Kusonja qui avait été infiltrée dans nos rangs. Il y avait aussi une petite vieille chez laquelle un fusil sniper avait été trouvé. A part la petite vieille toutes les femmes ont été violées puis tuées.  

 

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Cette note est tirée du blog Ambient Palestine dont l'auteur ajoute parfois des thèmes qui ne sont pas directement liés à l'occupation israélienne de la Palestine.

 

Toutefois son article est lui-même extrait d'un texte plus long paru sur e-novine. Il s'agit du fameux texte paru à l'origine en 1997 dans le Feral Tribune de Split, et dont voici un compte rendu du journal Libération ainsi que la traduction en anglais.

 

Après des années passées sans être inquiété Tomislav Merčep a été arrêté récemment.