posté le 22-10-2010 à 19:05:05
L'ancien PM croate revient à la politique en tant que député
Zagreb - L'ancien Premier ministre croate, Ivo Sanader, a prêté serment vendredi, retrouvant son mandat de député au Parlement, plus d'un an après sa démission surprise du monde politique, ont annoncé les médias.
M. Sanader avait suspendu son mandat de député, suite à sa démission en juillet 2009, en tant que Premier ministre, sans fournir d'explications claires sur son geste.
"J'avais décidé de me retirer complètement de la politique croate. Le événements suite à ma sortie de la politique m'ont toutefois contraint à activer mon mandat de député parlementaire", a déclaré M. Sanader, cité par l'agence HINA.
"J'espère avec mes collègues du parlement parvenir aux raisons qui ont mené à de tels développements incroyables et non-démocratiques qui sont absolument déplacés pour des critères démocratiques européens", a-t-il ajouté, sans expliciter cependant à quoi il faisait allusion.
M. Sanader, 57 ans, a dirigé le gouvernement croate et l'Union démocratique croate (HDZ), au pouvoir, de 2003 jusqu'à sa démission.
Il a été une figure dominante de la vie politique croate pendant plusieurs années. Depuis son retrait de la vie politique, M. Sanader a été mis en cause par la presse croate dans des affaires de corruption.
L'annonce par M. Sanader qu'il entendait revenir à la politique avait suscité l'exaspération de l'actuelle Première ministre, Jadranka Kosor, qui avait accusé son prédécesseur de vouloir renverser le gouvernement et d'entraver l'intégration croate à l'Union européenne.
Mme Kosor a toutefois écarté l'éventualité avancée par les médias que Sanader pourrait attirer à lui certains membres du HDZ qui lui sont toujours fidèles, pouvant provoquer ainsi une crise au sein du gouvernement.
"Ceci n'arrivera pas et un tel projet échouera", a déclaré lundi Mme Kosor.
M. Sanader a été expulsé du HDZ en janvier après avoir critiqué Mme Kosor.
Il retourne au Parlement croate, deux jours seulement après le dépôt d'une motion de censure contre le gouvernement par le principal parti de l'opposition, les socio-démocrates. Ceux ci ont accusé le gouvernement d'être responsable du ralentissement économique et de corruption.
L'économie croate, gravement touchée par la récession, s'est contractée de 2,5% lors du deuxième trimestre 2010 par rapport à la même période de l'année dernière, alors que le taux de chômage se chiffrait en août à 16,4%.
Zagreb, suivi de près par Bruxelles, a redoublé ces derniers mois ses efforts pour éradiquer la corruption. La Croatie espère rejoindre l'UE d'ici 2012.
Pour passer, la motion de censure de l'opposition doit recueillir l'assentiment d'au moins 77 des 153 députés croates.
Un vote est attendu dans un délai de 30 jours.
La HDZ, avec ses partenaires de coalition, dispose de 82 sièges au parlement croate.
Source :
romandie.com, le 22 octobre 2010.