posté le 07-10-2010 à 20:32:08
Ce qu'a écrit le chef de l'Aviation militaire croate cinq mois avant que les MIG ne s'écrasent : Lucić, je n'ai pas de pneus ni de pièces de rechange, on est dans le pétrin...
Les avertissements du commandant de l'Aviation militaire croate (HRZ) n'ont donné lieu qu'à des réactions partielles, et cela lorsqu'il a averti sur de possibles réactions défavorables de la part de l'OTAN. Zagreb - "Nous allons bientôt rester sans pneus, nous n'avons pas de moteurs de réserve remis en ordre. Ces six derniers mois les pilotes ne volent que 3 à 4 heures, aucun vol n'a eu lieu dans le cadre de l'entraînement au combat, l'entraînement de nuit a été suspendu, les instructeurs de vol ont vu leur entraînement remis à plus tard. Il n'est pas sûr que l'on puisse surveiller l'espace aérien. J'en appelle à votre aide et à votre influence afin d'acquérir les pièces et les services demandés".
Les crédits ont été dépensés
Voila en substance ce que renferment les lettres à la tonalité dramatique que le Commandant de l'Aviation militaire croate, le général de brigade Vlado Bagarić, a envoyées au chef de l'état-major, le général Josip Lucić. Il y implore de l'aide afin de maintenir vaille que vaille la capacité d'action des avions de combat.
Cependant les crédits qui auraient pu servir pour acquérir des pneus et d'autres pièces pour les MIG avaient déjà été dépensés par Lucić pour construire des appartements sur la base militaire de Kovčanje. Pour pouvoir procéder aux constructions, sans permis de construire, Lucić avait puisé dans le budget de plusieurs unités et commandements. De manière non officielle il s'agirait de plusieurs millions de kunas. Pour cela des fonds avaient été trouvés tandis que pour les pneus qui coûtent environ 4000 kunas il n'y en avait point.
Nouvelle mise en garde
Bien qu'après
le crash des deux MIG le ministre de la Défense et le général de brigade Bagarić aient affirmé que les avions étaient aptes à effectuer des missions, ces lettres dépeignent une toute autre image de la situation. C'est ainsi que le 23 septembre 2009, le général de brigade Bagarić avait écrit au général Lucić que les contrats pour l'acquisition de pièces en vue de l'entretien des MIG-21 biplaces n'avaient pas encore été passés.
Bagarić avertit alors qu'ils n'ont que 9 pneus pour le train d'atterrissage principal des MIG et que bientôt ils n'en auront plus un seul. Il signale également qu'il n'y a pas de moteur de réserve remis en état pour le MIG biplace. Sur un ton dramatique il avertit que le report des fournitures peut mettre en péril le contrôle de l'espace aérien et entraîner des réactions défavorables de la part de l'OTAN. Cet appel n'a été que partiellement suivi d'effets.
Dans une lettre datant du 14 avril 2010, Bagarić avertit Lucić que seuls huit pneus sont arrivés, ce qui ne suffit pas et contraint à suspendre l'entraînement des pilotes et à réduire le nombre de vols des pilotes. En outre, le Commandant de l'aviation militaire croate signale que faute d'avoir réalisé les acquisitions l'aviation va manquer de percuteurs pyrotechniques qui servent à éjecter les pilotes des avions. Raison pour laquelle l'entraînement des pilotes à été réduit au minimum.
Što je šef HRZ-a pisao pet mjeseci prije pada MiG-ova: Luciću, nemam guma, dijelova, u banani smo...
Na upozorenja zapovjednika HRZ-a Vlade Bagarića djelomično se reagiralo tek kada je upozorio na moguće nepovoljne reakcije iz NATO-a
ZAGREB - “Uskoro ćemo ostati bez guma, ispravnih pričuvnih motora nemamo. U posljednjih 6 mjeseci piloti lete samo 3-4 sata, nije ostvaren niti jedan let u sklopu borbene obuke, obuka u noćnom letenju je prekinuta, do daljnjega je prekinuta obuka za nastavnike letenja. Upitna je mogućnost nadzora zračnog prostora. Molimo Vašu pomoć i Vaš utjecaj radi nabave traženih roba i usluga.”
Potrošena sredstva
Sukus je to dva dramatična pisma koja je zapovjednik Hrvatskog ratnog zrakoplovstva, general Vlado Bagarić slao načelniku Glavnog stožera, generalu Josipu Luciću i u kojima vapi za pomoći kako bi se koliko-toliko održala sposobnost djelovanja borbenih aviona.
No, sredstva koja su se mogla iskoristiti za nabavu guma i ostalih dijelova za MiG-ove Lucić je već utrošio za izgradnju apratmana u vojnoj bazi na Kovčanju. Za izgradnju bez građevinske dozvole Lucić je povlačio sredstva iz proračuna više postrojbi i zapovjedništava. Neslužbeno, riječ je o nekoliko milijuna kuna. Za to su sredstva pronađena, dok za gumu koja stoji oko 4000 kuna sredstava nema.
Ponovno upozorenje
Iako su nakon pada dvaju MiG-ova i ministar obrane i sam general Bagarić tvrdili da su avioni spremni za izvršavanje zadaća, ova pisma pokazuju potpuno drugačiju sliku stanja. Tako 23. rujna 2009. general Bagarić piše generalu Luciću da još nisu sklopljeni ugovori za nabavu dijelova za održavanja MiG-a 21 dvosjeda.
Bagarić tada upozorava da imaju samo 9 guma za glavnu nogu MiG-ova i da će uskoro ostati bez njih. Također napominje da nema ispravnih pričuvnih motora za MiG dvosjed. U dramatičnom tonu upozorava da svako odgađanje nabave može dovesti u pitanje nadziranje zračnog prostora i nepovoljne reakcije iz NATO-a. Ovaj vapaj je samo djelomično urodio plodom.
U pismu od 14. travnja 2010. Bagarić upozorava Lucića da je stiglo samo osam guma, što je nedovoljno i zbog čega se morala prekinuti obuka pilota i smanjiti broj naleta pilotima. Osim toga, zapovjednik Ratnog zrakoplovstva napominje da će HRZ-u zbog nerealizirane nabave nedostajati piropatrona koje služe za katapultiranje pilota aviona. Zbog svega je obuka pilota svedena na minimum.
Source :
jutarnji.hr, le 7 octobre 2010.