Serbie/Croatie : la recherche d'une coopération plus étroite pour résoudre les questions ouvertes
La rencontre entre le président croate Ivo Josipovic et son homologue serbe Boris Tadic à Belgrade dimanche à Belgrade a eu pour objectif de renforcer la coopération entre ces deux anciennes républiques yougoslaves afin de résoudre les différends restant en suspens entre elles.
La question la plus controversée reste la contre-plainte concernant le génocide entre la Serbie et la Croatie, déposée auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ).
Lors du premier jour de sa visite officielle de deux jours dans son pays voisin, la Serbie, M. Josipovic a fait un geste symbolique en plantant un arbre au Parc de l'Amitié de Belgrade, a rapporté le Radio Télévision de Serbie.
Parmi les questions restant en suspens entre les deux pays figurent le retour des réfugiés et la protection de leur propriété et de leurs droits de location, la protection de la langue et de l'alphabet serbe en Croatie, ainsi que la délimitation des frontières, a indiqué M. Tadic.
Selon M. Josipovic, la Croatie a demandé à la Serbie de transférer les documents concernant les incidents survenus aux alentours de l'hôpital de Vukovar pendant la guerre, où il est rapporté que les milices serbes ont éxécuté 260 personnes.
"La Serbie souhaite promouvoir les meilleures relations avec la Croatie dans les domaines de la culture, de l'économie et de la sécurité, ainsi que du devenir en commun avec la Croatie, les deux pays ayant pour même objectif de devenir membres de l'Union européenne", a annoncé M. Tadic. "La Croatie adhèrera certainement à l'UE avant la Serbie. La Serbie est satisfaite de l'adhésion rapide de son pays voisin à l'UE", a-t-il ajouté.
M. Josipovic a également félicité la Serbie de son itinéraire menant à l'intégration à l'UE.
Concernant le verdict imminent de la CIJ sur la légalité de la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo, le président croate a indiqué qu'il était prématuré de discuter du soutien de la Croatie à la requête formulée par la Serbie à l'ONU d'ouvrir les négociations sur le Kosovo.
"Avant de spéculer sur les décisions possibles de l'ONU, nous devons attendre les opinions consultatives de la CIJ et la demande de la Serbie", a annoncé M. Josipovic, en ajoutant que la Croatie avait déjà reconnu l'indépendance du Kosovo.
"Nous croyons que la Serbie et le Kosovo peuvent et doivent trouver ensemble, en coopérant avec la communauté internationale, les solutions appropriées, et la Croatie n'a aucune intention d'arbitrer", a t-il continué.
"Je souhaite que les pays de la région tiennent compte de l'opinion éventuelle de la CIJ et de la résolution serbe qui consiste à trouver une solution durable par le biais d'une voie pacifique", a fait savoir M.Tadic, en soulignant qu'il s'agissait d'un moyen clé pour assurer la mise en oeuvre de la stabilité et instaurer la sécurité à long terme dans la région.
Les deux dirigeants ont ensuite participé au 20ème anniversaire de la création de l'unique parti politique croate en Serbie, l'Union démocratique des Croates de Voïvodine, dans la ville de Subotica, aux confins de la Hongrie.
Source : peopledaily.com.cn, le 19 juillet 2010.